Voice Messengers – Une sacrée création de jazz !
Hors-série Sacrée Musique 2022 #2 – Le dimanche 27 novembre 2022
Reconnus à travers le monde comme une formation d’excellence vocale, les Voice Messengers forment un véritable big-band de jazz dans lequel le rôle des cuivres et des saxophones est tenu par les chanteurs. Rencontre avec Sylvain Bellegarde, membre et directeur du groupe.
Vous proposez une création originale pour le Festival Sacrée Musique !, pouvez-vous nous en dire plus ?
Cette commande vient du festival, c’est donc un spectacle sur mesure : « Musique Sacrée en Jazz ». C’est une première fois pour nous, mais d’autres groupes vocaux l’ont déjà fait, comme les Swingle Singers…
Dans le répertoire, il y aura Mozart, Handel, Pergolèse, Lili Boulanger, Gounod, Bach, Messiaen…
Qui sont les acteurs qui forment les Voice Messengers ? A quelle occasion s’est créée la formation ?
Fondé par Thierry Lalo, ce groupe existe depuis 1994. C’était un ensemble composé d’amateurs. Son travail a porté de beaux fruits et plus tard, le groupe s’est professionnalisé. Il y a eu un premier disque, « Un peu de ménage », en 1997 où personne de l’équipe actuelle ne figurait sauf notre contrebassiste Gilles Naturel qui est présent depuis le début quasiment. Je suis arrivé en 2003 dans une nouvelle équipe formée uniquement de professionnels. En 2007 on a fait l’album « Lumière d’automne » qui a été récompensé par FIP, nommé aux Victoires du Jazz et on a reçu le prix Jazz Académie. Je dirige la formation depuis 2017, et pour ce concert, on est passé de huit à six chanteurs plus une section rythmique, avec deux sopranos, une alto, un ténor, un baryton et une basse, moi-même, plus un piano, une contrebasse et une batterie.
Vous puisez votre inspiration dans un répertoire large, entre comédies musicales, poésie, jazz… Pourquoi ce type de répertoire et qui fait le choix des titres interprétés ?
Une grande partie du répertoire habituel a été sélectionné par Thierry Lalo : arrangement, écriture, il faisait tout. Pour le choix, il avait un grand amour pour la poésie française et le jazz. J’essaie de garder la même esthétique. La comédie musicale est plutôt apparue avec moi. Quand Neima Naouri nous a rejoints, on a intégré pour elle une partie de comédie musicale. La comédie musicale fait partie du répertoire standard du jazz.
Vous jouez dans le cadre du festival Sacrée Musique !, quel lien peut-on faire avec votre démarche artistique ?
Le travail d’écriture a été séparé en trois personnes, notre but est de ramener ces œuvres classiques au plus proche de notre esthétique en intégrant des thèmes jazz. Beaucoup ont tenté de faire de la musique sacrée en jazz et ça n’a pas toujours été une réussite. C’est une expérience assez compliquée, car le sacré est une musique très codifiée.
Quelles sont vos perspectives pour l’avenir en tant que groupe ?
Le challenge, c’est de continuer à survivre en arrivant à vendre notre spectacle. On fait de belles dates certes, mais on reste nombreux donc c’est compliqué à vendre. Nous sommes dix personnes à faire voyager, il y a les repas… C’est une charge pour les organisateurs et cela nous demande beaucoup de travail pour peu d’engagements. Thierry Lalo savait bien gérer cet aspect. On est assez connu dans le monde du jazz vocal, aux Etats-Unis et dans d’autres pays, mais le grand public ne nous connaît pas. L’objectif pour les prochaines années serait d’avoir plus de visibilité.