VoxFelix – Les voix du bonheur

Hors-série Sacrée Musique 2022 #2  – Le mercredi 7  décembre 2022

Charlotte Grossetête-Welti a créé VoxFelix, littéralement “la voix du bonheur”, avec Aniana Malalaharisoa, soprano léger, et Nicolas Loth, professeur d’orgue et accompagnateur de musique ancienne au Conservatoire de Toulon. Leur musique invite à un voyage entre ciel et terre.

Pourquoi VoxFelix ?
Chanter rend heureux tant les chanteurs que l’auditoire, alors si la voix peut être une voie pour faire passer le public de la terre au ciel en quelques notes, chantons gaiement !

Qu’est-ce qui caractérise VoxFelix ?
La complémentarité entre nous, tant dans nos personnalités que dans nos talents musicaux. Aniana est une soprano léger avec une voix céleste, avec des facilités dans le registre aigu et suraigu, comme aussi dans l’agilité de la voix. Elle aime travailler minutieusement ses partitions et l’interprétation, comme une orfèvre. Je suis dotée de mon côté d’une voix de mezzo-soprano lumineuse, ronde et chaleureuse, et j’essaie de prendre le plus possible de la liberté de l’instant avec une grande part pour la spontanéité et l’élan. Nicolas a, quant à lui, cette capacité à mettre en valeur les voix par son jeu d’orgue ou de clavecin. Sa présence se fait discrète mais est essentielle. Il impulse le tempo et use de son intelligence musicale pour jouer sur l’ornementation. Notre rencontre est un cadeau de la vie, notre art, un don du ciel que nous cherchons à honorer et à rendre au public.

Qu’est-ce que chanter signifie pour vous ?
Chanter nécessite une exigence technique et beaucoup de travail, bien sûr, mais aussi une attitude : être pleinement présent dans son corps, dans son esprit, à travers ses sens, ce que l’on ressent. C’est aussi rester toujours extrêmement concentré et connecté les uns aux autres, en laissant libre cours à la magie du moment. C’est une forme de “pleine conscience” pour reprendre le langage de la méditation, ou de prière : être là, donner le meilleur, ne pas juger ce que tu donnes car tu ne sais pas ce que cela produit. L’espace le plus important est ce qui se vit entre l’émetteur et le récepteur. C’est tout l’art du chant et ce qui le rend si merveilleux.

Quelle expérience le public vit-il lors de vos concerts ?
On essaie de créer un espace où le temps s’arrête, où la personne se rend disponible, à l’écoute de ses émotions profondes. C’est la puissance de la beauté et de la vérité de la musique sacrée qui touche au cœur, au plus profond de l’être. Cela peut même être vécu comme une expérience spirituelle. Dans notre musique, il y a aussi quelque chose de l’ordre de la consolation, voire de la réconciliation avec soi-même ou avec les autres. Souvent, des personnes pleurent lors de nos concerts. Elles nous témoignent après coup que cela leur a fait du bien.

Qu’allez-vous proposer lors du festival Sacrée Musique ! ?
Marie sera à l’honneur puisque nous chanterons pour la fête de l’Immaculée Conception, le 8 décembre. Nous aborderons un répertoire de musique ancienne : des compositions de chants grégoriens du XIIIe siècle de Sainte Hildegarde de Bingen : grande figure de femme du Moyen Âge, savante, musicienne, poète, médecin, mystique, visionnaire dans son rapport à la nature ; il y aura aussi du chant baroque européen accompagné à l’épinette, petit clavier portatif, de Couperin, de Campra à Bach avec plusieurs extraits du Magnificat. On va prendre le temps de méditer. La tradition des concerts spirituels pour les grandes fêtes chrétiennes est très ancienne. Dans notre monde ultra-matérialiste et individualiste, on va donc essayer de “décoller” un peu (rires).

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