Xavier Martel – Humour et héritage.
>> « Une bonne bière », Salle polyculturelle de Vidauban, le 22 février 2025
Rires garantis avec « Une bonne bière », la comédie de Xavier Martel, auteur et acteur, qui décortique les relations familiales avec un humour rafraîchissant. Entre quiproquos et réconciliations, cette pièce est l’occasion de passer un excellent moment au théâtre !
« Une bonne bière » aborde des thèmes universels tels que la vie, la mort et les relations familiales. Pourquoi avoir choisi ces sujets et ce cadre rural pour une comédie ?
Même si la pièce s’inspire d’un sujet sérieux, elle reste avant tout une comédie. L’idée m’est venue de certaines expériences personnelles. J’ai pu y observer des déchirements, des réconciliations, des rapports familiaux complexes, autant de situations qui m’ont inspiré les dialogues et les scènes. Le cadre rural s’est imposé naturellement : sa simplicité et son authenticité apportent un contraste frappant avec la complexité des relations humaines et des émotions brutes.
Vous avez confié la mise en scène à Gilles Dyrek, qui joue aussi dans la pièce. Comment s’est construite cette collaboration ?
Gilles et moi, cela fait trente-cinq ans qu’on se connaît. On a étudié ensemble à l’école de théâtre de la rue Blanche à Paris, et depuis, on partage un humour et une finesse qui nous sont propres. Cela facilite énormément la collaboration. Gilles était le metteur en scène, mais a rapidement pris un rôle sur scène. Jouer avec lui est toujours un plaisir, et ça apporte une dynamique très naturelle aux interactions. Sa vision précise a aussi enrichi les personnages et leurs nuances.
Votre pièce a déjà été chaleureusement accueillie par le public et la critique. On vous a même comparé à des figures comme Jean-Pierre Bacri et Agnès Jaoui. Que ressentez-vous face à une telle comparaison ?
Ces comparaisons me touchent profondément et me remplissent d’humilité. J’admire énormément Jean-Pierre Bacri et Agnès Jaoui pour leur finesse d’écriture et leur capacité à capturer l’humain avec justesse, à travers des dialogues qui font rire autant qu’ils émeuvent. Être comparé à eux est une grande source de motivation, même si je suis conscient que j’ai encore beaucoup à apprendre. Ce qui me plaît, c’est que, comme eux, nous cherchons à faire rire sans vulgarité, en offrant au public des situations dans lesquelles chacun peut se reconnaître.
Avez-vous un retour de spectateur qui vous a particulièrement marqué ?
Oui, une spectatrice m’a dit qu’elle venait d’enterrer son père quinze jours avant la représentation et qu’elle s’était reconnue dans les personnages. Elle a ri de situations qu’elle avait vécues, ce qui l’a aidée à dédramatiser. C’est là toute la force du théâtre : offrir un miroir de nos vies tout en apportant une légèreté bienvenue. Un autre spectateur m’a confié que la pièce lui avait donné envie de renouer avec son frère après des années de silence. Ces témoignages me touchent profondément et me rappellent pourquoi je fais ce métier.
Quels sont vos projets pour « Une bonne bière » ?
Nous serons présents au prochain Festival d’Avignon, cette fois dans une salle plus grande, ce qui témoigne de l’enthousiasme croissant autour de la pièce. En attendant, nous avons hâte de jouer à Vidauban. C’est toujours une joie de découvrir un nouveau public, de partager avec lui une pièce qui parle à chacun, quelles que soient ses origines ou ses expériences. Je dirais aux spectateurs : venez vivre un moment à la fois drôle, émouvant et sincère. « Une bonne bière » est une comédie humaine, portée par des dialogues incisifs et une profonde humanité. Vous ne serez pas déçus !
Julie Louis Delage