Yaguara, musique éprise d’aventures.

Chorégraphe & danseur, je me suis intéressé aux sons au cours de mes voyages en tournée. Je sortais mon enregistreur, je préférais ramener des sons plutôt que des images. Ensuite en rentrant, j’ai voulu accompagner ces Field Recordings (enregistrements de terrains) et j’ai commencé à jouer avec le son. J’ai attrapé le venin et la piqûre m’a poursuivi; maintenant ma relation avec la création sonore est une part très constituante de mes recherches. Excursions de plus en plus régulières et diversifiées, je passe quelques nuits sur des platines vinyles sous les traits de Yaguara. C’est un grand plaisir que de faire danser les gens, je mixe des genres musicaux que j’ai eu la chance de découvrir sur place; spécialement deux aires géographiques m’attirent particulièrement pour la musique dansante, l’Afrique Australe et l’Amérique latine. Courants musicaux que l’on dénomme Afro-House pour l’un et Cumbia pour l’autre. Cet essor des musiques électroniques qui ne cessent d’inventer des genres nouveaux dévoile aussi les racines sociales de ses jeunes producteurs qui canalisent leurs énergies pour trouver place dans des sociétés aux fortes disparités. La version locale de la House Music en Afrique du Sud qui s’appelait Kwaito et qui lançait la liberté retrouvée par les sud-africains avec l’arrivée au pouvoir de Nelson Mandela se démultiplie aujourd’hui sous différents noms : gqom , shanghaan électro, guzu. Ses sons sont totalement envoûtants, ils viennent toujours du ghetto et produisent une vibrante célébration des rythmes entre électro et musiques traditionnelles, Mix euphorisant entre sonorités organiques et rythmes électroniques. Sur un autre fuseau horaire La Cumbia qui est née en Colombie défoule les passions au Pérou, en Argentine, au Mexique et trouve sa place un peu partout dans le monde. Issue des veillées funèbres chez les esclaves à leur arrivée au 17ème siècle, les Indiens des Antilles ont ajouté à la cumbia des flûtes puis lors de la colonisation les Espagnols apportèrent les paroles et la danse. La cumbia fait danser l’Amérique latine depuis plus de soixante ans, ne s’oubliant jamais; elle ne cesse de se réinventer en cumbia villera, andina, sonidera, en chicha, techno cumbia, Mash up cumbia … J’aime jouer ces sons car ils portent des histoires et des géographies plurielles, ils relancent le voyage de nos corps et de nos imaginaires. Ces musiques nous transforment en lianes multicolores et nous sortent un peu de nos têtes.

 

Yaguara sera présent le 15 septembre à minuit (00:00) sur la scène de la Tour Royale à Toulon pour son concert.