Yassine Ben-Chadli- Etre au cœur de la vie toulonnaise.

Yassine est directeur du Cinéma Gaumont-Pathé Liberté, emblématique de notre ville. Bien sûr, il y propose de nombreux nouveaux films, avec des salles à la pointe de la technologie. Mais saviez-vous que vous pouviez aussi y voir des opéras ou des concerts ? Il nous détaille les secrets de sa programmation éclectique.

Le Pathé Liberté propose de nombreuses séances hors des sorties de nouveautés…

Nous sommes avant tout un cinéma classique. Je suis les dates de sortie des distributeurs, et présente les films les plus courants. Puis je rajoute ma touche, avec des séances événement. Par exemple, nous avons « les rendez-vous cinéphiles », quatre séances pendant une semaine, avec des films que je n’ai pas sortis en national, mais que j’ai identifié comme intéressants. Nous proposons aussi des retransmissions en direct de grands spectacles : le Bolchoï de Moscou, le Met (Metropolitan Opera) de New-York et la Comédie Française. Pathé réalise, produit et distribue les captations. En février, nous retransmettons « Le lac des cygnes », une des dates phares de la saison. Autre date importante : « Kinky boots », le 12 mars, une comédie musicale de Broadway, très new-yorkaise, avec strass et paillettes. Nous proposons également des ciné-débats autour de films français dont l’équipe vient participer à un échange avec le public. L’accueil du public toulonnais est particulièrement chaleureux. L’année dernière, nous avons eu un documentaire sur la permaculture, prochainement nous aurons « Noces de Rouille », un film toulonnais réalisé par l’équipe de Ghislaine Lesept et tiré de leur pièce de théâtre. Nous avons également présenté le film autoproduit d’un jeune varois de dix-huit ans, qui a eu beaucoup de succès, ou « La Vie Pure » de Jérémy Banster, autour de l’explorateur Raymond Maufrais, parti de Toulon et disparu en explorant la forêt amazonienne.

Vous proposez également des festivals et événements spéciaux…

Pour la Saint-Valentin, nous aurons une « Soirée filles », avec la projection de « L’arnacoeur », des cadeaux, des stands… Nous devrions également accueillir de nouveau en août les « Rencontres de la BD-Ciné », organisées par la libraire Falba, avec dédicaces par des auteurs de BD, et projections. Nous accueillons aussi les projections du festival « Mangazur », organisé au Palais Neptune par une association toulonnaise. Cet été, nous proposerons la partie court-métrage de l’« Ecu Festival », autour de films européens indépendants, sans maison de production. Deux fois par an, nous avons aussi des rendez-vous pour enfants, avec trois films, dont un film culte d’il y a une dizaine d’années, et un autre plus ancien qui a été numérisé, et des animations : clowns, maquillage… Le prochain sera en juin.

Quel est le but de tous ces événements ?

Tout d’abord, c’est mon amour pour cette matière : opéra, concerts, ciné-débats. Et ma clientèle aime la diversité. J’aime particulièrement les ciné-débats, que je programme en concertation avec Le Royal, pour proposer des films différents. Je travaille également auprès des jeunes pour leur faire voir des films. L’éducation à l’image est importante : en montrant et expliquant les films aux jeunes, on développe leur sens critique. Nous mettons beaucoup d’énergie à dynamiser notre cinéma, à en faire un lieu de vie toulonnais. Les gens ont besoin d’être en société, et nous leur proposerons toujours de voir un film, ou un spectacle, dans les meilleures conditions. Toulon est très dynamique, avec de nombreux projets, comme le Pôle de la connaissance de Chalucet, qui va amener mille deux cent étudiants, ou le projet des Lices autour des professions médicales… Nous souhaitons participer à cela.