Yves Pujol, le rire au quotidien.

On l’a vu sur France 2 dans Le Plus Grand Cabaret du Monde de Patrick Sébastien, en tournage à Miami avec les Chevaliers du Fiel… Mais c’est sur scène qu’il est pleinement dans son élément : le Toulonnais Yves Pujol viendra présenter son nouveau spectacle le 3 mars au théâtre Le Colbert.

 

La plupart des toulonnais le connaissent depuis très longtemps grâce à son groupe Aïoli, mondialement connu dans le Var et fondé en 1993, un cocktail assez unique d’un vrai groupe faisant des chansons à textes humoristiques. Après avoir écumé la plupart des scènes et établissements de la Côte, il s’est lancé dans le One Man Show. Une affaire de famille était co-écrit par Eric Carrière des Chevaliers du Fiel, et J’adore ma femme par Georges Wolinski et mis en scène par Patrick Sébastien. Autant dire que notre toulonnais national sait bien s’entourer. Le 3 mars, il ne faudra pas le louper au Théâtre Le Colbert pour la présentation de son nouveau spectacle.
 
Parle-nous un peu de ce nouveau spectacle, «Yves Pujol sort les dossiers»…
Disons que je mets sur la table tous ces petits sujets du quotidien qui nous font rire, sourire ou même hurler parfois. La politique, la santé, la télévision, les réseaux sociaux, mais aussi les rapports de couple, les qualités et les défauts des femmes et des hommes. Enfin, les qualités des hommes et les défauts des femmes…
 
La politique vue par Yves Pujol, ça donne quoi par exemple ?
Je réfléchis à la manière dont sont fabriquées les lois en France. J’aborde entre autres la nouvelle loi sur la prostitution, avec la pénalisation des clients. Et je me dis que ce n’est pas très cohérent. Parce que si les clients de prostituées doivent tous être emprisonnés, le Sénat ne va pas tarder à fermer…
 
Tu évoques aussi le thème de la santé ? 
Oui, il y a quelques mois, je suis allé faire une coloscopie. Pas très appétissant comme sujet, et pas évident à présenter sur scène… Et pourtant je me suis dit qu’il y avait là une superbe matière à sketch. Alors je me suis mis au travail, et les premiers retours du public m’ont agréablement surpris : il y a des gens qui se marrent parce que c’est exactement ce qu’ils ont vécu, et d’autres qui sont impatients d’aller faire une coloscopie, parce qu’ils espèrent bien se marrer autant qu’en écoutant mon sketch !
 
Comment est né ce nouveau spectacle ?
C’est difficile de donner des dates, mais cela représente environ un an de travail. J’ai des idées de sketchs, je les étoffe, je les améliore. Et quand j’estime que c’est abouti, je les intègre à un spectacle en cours pour les tester sur scène, voir les réactions du public. Après je les reprends, je les retouche, je les affine. Et j’écris aussi avec Eric Carrière, des Chevaliers du Fiel, Pascal Atenza, qui a une chronique régulière sur France Bleu, ainsi que Philippe Caverivière, l’un des auteurs de Nicolas Canteloup. «Pujol sort les dossiers» est tout frais, je n’ai fait que quelques dates, mais je suis très impatient de le présenter à Toulon le 3 mars, au Colbert.
 
Jouer à Toulon, c’est particulier pour toi ?
Evidemment ! C’est chez moi, c’est le plaisir de retrouver des amis, des têtes connues. Je compte sur eux pour me faire ma pub, via Facebook par exemple. Parce que moi, je n’ai que ça comme réseau social, Facebook, le réseau social des vieux. Quand j’annonce mes dates de spectacles sur Facebook j’ai un peu l’impression de prendre mon paquet d’affiches et mon pot de colle, et d’aller coller les affiches directement devant chez les gens. Mais c’est un bon moyen de diffuser l’info et de la faire tourner.
 
Et bien sûr, à Toulon, tu vas lancer le pilou pilou sur scène ?
Oui, mais en fait ce n’est pas à Toulon que c’est le plus drôle ! Parce que le pilou pilou, je le fais à chaque fois, et quelle que soit la ville où je joue. C’est beaucoup plus amusant de tenter de lancer un pilou pilou à Narbonne, à Toulouse ou à Bordeaux. On peut dire que je suis vraiment en mission d’évangélisation. Le faire à Clermont, c’est même un plaisir sadique et malsain… Parfois ça siffle au début, ça renâcle, mais à chaque fois j’arrive à mes fins et je fais chanter le pilou pilou à toute la salle !
 
Même dans des villes qui ne connaissent pas le ballon ovale ?
Fin janvier, j’étais par exemple dans un petit village à côté de Poitiers – le genre de pays bizarre, où il n’y a pas d’équipe de rugby – eh ben, on peut quand même faire partir un pilou pilou ! Et quand les gens me demandent où se trouve Toulon, je leur réponds «c’est tout en haut… du Top 14». Enfin, en ce moment je rajoute «généralement», parce que c’est moins glorieux ces derniers temps.
 
A part la scène, tu as d’autres projets en ce moment ?
Ah oui, ce n’est pas ce qui manque ! Je travaille souvent avec les Chevaliers du Fiel, j’étais par exemple avec eux en Floride pour tourner «Noël à Miami», un téléfilm complètement loufoque diffusé sur C8. Et j’ai participé à leur prochain long-métrage, «Les Municipaux», qu’on a tourné à Port-Vendres. J’y joue le rôle d’un chanteur syndicaliste qui aimerait bien montrer son talent mais qui est toujours coupé. Une sorte d’Assurancetourix moderne, quoi. Et je joue un peu partout, ce dernier spectacle et ceux d’avant, dans le sud de la France, dans le nord, et même jusqu’en Belgique !
 
Olivier Stéphan