Yves Pujol – Parce que Toulon !
« Parce que Pujol » le 22 novembre au Théâtre Galli à Sanary.
Avec son accent chantant, ses personnages hauts en couleur et son amour indéfectible pour Toulon, Yves Pujol revient sur scène avec un one-man-show qui sent bon la Provence. Entre sketchs, chansons et portraits de la vie quotidienne, l’humoriste signe un retour aux sources : drôles, tendres et typiquement “parce que Pujol”.
Ton nouveau spectacle s’appelle « Parce que Pujol ». Tu réaffirmes ton amour du RCT et de tes racines toulonnaises ?
Complètement ! Ce spectacle, c’est un peu un retour à la maison. Sur l’affiche, on devine en filigrane un “83”, un clin d’œil à mes racines. Quand je parle du RCT, de Toulon, ou de la Provence, les gens se reconnaissent. Ce n’est pas du chauvinisme, c’est de l’amour. Toulon s’est transformée, le RCT a été trois fois champion d’Europe avec Boudjellal, ça a donné une vraie fierté à la ville. Être fier de sa région, c’est comme aux Jeux Olympiques : tu portes ton drapeau, mais tu aimes et respectes aussi celui des autres. Si chacun aime sa région, alors on aura des Français fiers de leur pays. Mais mes personnages, eux, pourraient venir de partout : un taxi magouilleur, un entraîneur ou spectateur du RCT, un gars de la déchetterie, un barista dans le train… Ce sont des figures qu’on croise ici ou ailleurs. Si tu enlèves l’accent, tu les retrouves dans n’importe quelle région. Je finis aussi le spectacle par une chanson d’humeur provençale sympathique : « Aujourd’hui peut-être ».
Quels sont les personnages que tu incarnes dans ce spectacle ?
Il y en a une douzaine. Par exemple, un chasseur qui se retrouve face à une manif anti-chasse : il veut défendre sa passion, mais le sketch est finalement… un sketch anti-chasse ! Le barista de train propose ses menus et ses promotions à des wagons vides ; l’indépendantiste provençal membre du Poulp : Parti pour l’Organisation, l’Unité et la Libération de la Provence, veut la mer à 35°C toute l’année et un tunnel entre Toulon et la Corse ! Tous mes personnages sont un peu bêtes, mais profondément attachants. Et c’est ce décalage qui fait rire. Ils naissent de l’observation. J’ai écrit ce spectacle, en partie avec Éric Carrière, des Chevaliers du Fiel. Certains sketches viennent de nous deux, d’autres sont nés de situations vécues. Je prends souvent le train : j’y ai vu des scènes tellement drôles qu’il fallait les écrire. Pareil pour la déchetterie : en faisant des travaux chez moi, j’ai observé les attitudes, les petites phrases, et j’en ai fait un sketch. J’aime partir du réel, décaler, amplifier, et en faire du comique.
Tu assumes une forme d’humour à l’ancienne, plus incarné, à contre-courant du stand-up actuel ?
Oui. J’ai grandi avec Fernand Raynaud, Coluche, ces humoristes qui créaient des personnages. Aujourd’hui, la mode est au stand-up, au gars qui monte sur scène pour raconter sa vie. Moi, je suis d’une autre école. J’ai fait le Cours Florent et le Conservatoire de Toulon, alors pour moi, le one-man-show, c’est du théâtre. J’aime jouer, me transformer, changer d’univers. Cela dit, je fais aussi un peu de stand-up car je parle au public. Mais ce que je préfère, c’est passer d’un personnage à un autre : un timide, un escroc, un vieux ronchon… c’est un vrai kiff !
Comment es-tu passé de la musique au One-man show ?
J’ai commencé avec la musique, dans le garage, guitare et piano. Avec Aïoli, on a mélangé musique et humour, avec des petits sketches entre les morceaux. Ensuite, il y a eu la rencontre avec Wolinski et étant donné le nombre de sketches existants, on a décidé d’en faire un spectacle. Ainsi est né « J’adore ma femme » puis « Yves Pujol sort les dossiers ». J’ai quatre spectacles aujourd’hui et deux best-of.
Tu joues à Galli, une salle que tu connais bien…
Ah oui ! Le Théâtre Galli, c’est une des plus belles salles de la région. Mille places ! J’y ai joué pour la première fois à seize ans, avec l’école de musique. Revenir là, c’est un vrai plaisir, mais aussi un challenge. Les gens de la région me connaissent et connaissent Aïoli, donc le lien est déjà là.
Fabrice LoPiccolo.