Zed Yun Pavarotti – Le cœur avant le cerveau.

>> Le 27 octobre au Live à Toulon dans le cadre du festival Rade Side

« Encore ». Dans son deuxième album, le désinvolte et charismatique stéphanois déroute. Il délaisse le rap de « Beauseigne » pour nous livrer un album rock, chanté, proche des groupes qui l’influence, les Libertines ou Oasis. Il donnera un concert attendu dans le cadre du Rade Side, festival incontournable de l’automne organisé par Tandem.

Ton deuxième album est rock, plus du tout rap, pourquoi cette évolution ?
J’en avais envie. J’écoute avant tout mon cœur, plutôt que mon cerveau. Mais si j’avais continué le rap, je paierais plus d’impôts (rires) ! Le rock est la musique que j’aime, je me sentais un peu décalé en faisant du rap. C’était une bonne porte d’entrée, j’ai pris plaisir à en faire, j’en écoutais aussi plus jeune, mais aujourd’hui j’ai changé de cap.

Comment cette évolution est-elle perçue ?
Il faut savoir prendre des risques, et rester pur par rapport à ses besoins de création. Je pense que la sincérité, ça paye, et que le public s’en aperçoit au fil du temps. J’ai aussi habitué mon public à être assez instable, à une liberté totale, à être dans un rapport de surprise. Certains qui m’aimaient pour le rap vont arrêter d’écouter, d’autres vont commencer, mais globalement je trouve que c’est positif.

C’est vrai que tu aimes dérouter ton public, déjà avec ton nom de scène et ta formation musicale classique, comment ressens-tu tes différentes influences ?
Je suis assez radical. Avant de commencer un album, je me conditionne. Quand j’aime un courant, je n’écoute que ça. Puis ça disparait. C’est un peu comme une histoire d’amour, on resserre les paramètres et on les adore pendant un temps. C’est assez fluide en réalité, j’aime ce qui sonne.

Comment composes-tu ?
Ça dépend des moments et du projet. Là, je suis en grande majorité seul chez moi pour composer, puis je fais les arrangements avec mon groupe. Nous sommes quatre en ce moment, Juliet la guitariste, Osha, mon co-réalisateur et un batteur et bassiste. Avant j’étais plus dans une relation normale de beatmaker et rappeur avec Osha. Aujourd’hui, ça évolue encore, je commence à produire plus de morceaux seul. Pour moi, c’est avant tout la mélodie, le texte c’est le glaçage. Je pars d’une composition et je pose le texte dessus.

C’est quoi l’expérience Zed Yun Pavarotti sur scène ?
C’est pas mal de bruit quand même ! Et beaucoup d’énergie, énormément de styles, une diversité riche.

Qu’est ce qui t’a donné envie de te lancer dans cette carrière ?
De ne pas avoir envie de me lever le matin, j’ai un problème avec le matin, il fallait que je trouve une astuce pour gagner de l’argent et faire ce que je voulais. Et créer des mélodies, ce n’est pas très difficile (rires). Je suis opportuniste, je ne suis pas un génie.

Est-ce que tu préfères le studio ou le live ?
C’est différent. Je suis très attaché au studio, j’adore chercher, c’est infini. Tant que le morceau n’est pas fini tout est possible. Des perles se cachent sous l’océan. J’aime plonger pour les chercher. Le live c’est extraordinaire aussi, c’est un des meilleurs moyens de se sentir vivant que je connaisse. Mais quand ça se passe mal c’est dur, ou quand il faut prendre des trains à 4h du mat’. Mais ça reste une expérience divine. On va dire que j’ai un penchant maternel pour le studio.

Comment vois-tu l’avenir ?
Il faut que je regarde mon compte en banque, je ne sais pas encore (rires). Il faut continuer, faire un album encore mieux que le précédent, et faire ça à l’infini. Il faut garder beaucoup d’envie et de désir, et ça devrait bien se passer.

Tu as dit vouloir te libérer de l’autotune, tu chantes vraiment sur cet album…
J’ai dû apprendre à chanter. Avant, sans autotune, ma voix ressemblait à une Clio qui avait quatre cent mille bornes. Mais j’ai appris, je me suis entraîné sur des morceaux que j’aimais, le karaoké apprend à être juste et aussi le fait de composer, car les instruments sont justes. Je me sens plus en confiance, et maintenant l’été sur la plage je peux avoir du succès avec les filles !

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