ALAIN SCHNEIDER – Éveiller et transmettre tout en légèreté

MUSIQUE

 

Alain Schneider, figure incontournable de la chanson jeune public depuis 2002, interpelle et éveille son public à travers des choix de thèmes actuels et impactants, mais tout en légèreté. Son art de manier les mots et de les modeler, la composition musicale de ses chansons, ses arrangements aux couleurs mélodiques riches et actuelles, lui permettent de forger des titres qu’enfant comme adulte peuvent écouter et comprendre. 

 

L’album Mundo Pataquès est le neuvième à ton actif, et les thèmes dépeints restent très actuels. Pourquoi est-ce important pour toi d’aborder ces sujets ? 

Pour moi les thèmes sont des idées en l’air qui ont toujours été là, et quand je vais faire une chanson, je vais chercher à en faire quelque chose d’unique. Pour Vivement qu’on se touche par exemple, j’aborde l’importance de la perte du contact humain, et plus largement la banalisation du contact virtuel qui s’accélère depuis la crise du Covid19.

 

Pourquoi avec le jeune public ? 

C’est important pour moi de parler de choses actuelles aux enfants. En plus d’un besoin d’expression, je considère que s’il y a quelque chose à dire c’est plutôt en direction des enfants, sans infantiliser le propos, car pour les adultes c’est un peu trop tard (rires) ! Alors que pour les enfants, qui sont susceptibles de grandir encore un peu, je me dis “vite dépêchons nous, essayons de mettre des petites choses dans leur grand bec ouvert”.

Selon moi, c’est à nous de leur transmettre des choses importantes de façon légère. Comme lorsqu’en tant que parents tu essaies de donner des valeurs à tes enfants. Voilà pourquoi je ne le fais pas pour les adultes. Et je me fous de dire des banalités comme “la guerre c’est mal”, ou “la pluie ça mouille” (rires).

Je fais des choses en direction des enfants mais toujours à tiroirs. Une bonne chanson qui guide vers la réflexion peut avoir une apparence premier degré au départ, puis par la suite une lecture plus profonde. Et il faut être vrai, si tu ne l’es pas, l’enfant ne prendra rien de ce que tu lui proposes.

 

Entre ton premier et ton neuvième album Mundo Pataquès, qu’est ce qui a changé dans ton univers musical ?

Je ne sais pas si on peut dire que quelque chose a changé. Je suis curieux, c’est super important de rester curieux, comme les enfants d’ailleurs. Je pourrais très bien me dire demain “tiens j’ai envie de faire des chansons avec un quatuor à cordes, ou bien juste de l’électro”, j’ai toujours envie de me surprendre moi-même.

Mais ce qui ne change pas, c’est que le thème induira toujours les arrangements. Les couleurs orchestrales et la façon dont tu vas habiller la chanson doivent avoir du son évidemment, mais aussi du sens par rapport à ce que ça raconte. Pour une chanson comme Méditerrannée par exemple, qui parle des migrants, les couleurs du son sont venues assez naturellement : Il fallait que les orchestrations soient simples, sans besoin d’en rajouter. A contrario, dans Moi moi moi, qui parle d’un thème assez actuel, j’avais envie de m’amuser et que le son bastonne un peu avec des synthés et des programmations.

Ce que j’adore aussi c’est la variété, mais au sens noble du mot. La variété des choses, leur différence. Et donc intrinsèquement je ne me vois pas faire toujours les mêmes arrangements. Ce qui a peut être un peu changé c’est que mes chansons sont plus borderlines qu’au début. Dans le sens “adulte/enfant”.

Si je devais faire un concert pour adultes je chanterais mes chansons exactement de la même façon.

Mais il y en a certaines qui restent quand même plus jeune public.

 

Tu seras, le 20 mai prochain, à l’Espace des Arts du Pradet pour la mise en scène de ton concert. Comment voyez-vous, avec Johanne et Cyril (deux chanteurs qui l’accompagnent, NDLR) cet évènement ? 

Notre metteuse en scène Marinette Maignan est quelqu’un qui a beaucoup travaillé en tant que musicienne également. Je travaille avec elle depuis l’Olympia, pour lequel je voulais vraiment une mise en scène travaillée. La scénographie est une notion très importante. Un spectacle/concert se construit comme une chanson. Il faut des silences, que ça s’enchaîne vite et que ce ne soit jamais redondant.

Nous sommes trois sur scène. Je ne suis pas un chanteur devant et deux anonymes derrière, c’est vraiment un réel trio. Johanne et Cyrille qui sont avec moi sont vraiment là sur scène et participent tout autant que moi. On était déjà venu faire une résidence au Revest, pour le concert précédent nommé “Les Antipodes” et on en a gardé d’ailleurs quelques chansons pour ce concert-ci. On va enchaîner plusieurs concerts le même jour, risque d’être assez sportif !

 

Lila Ayoldi

 

Informations :

Mundo Pataquès – Alain Schneider
Vendredi 20 mai – 19h30
Espace des Arts – Le Pradet
Infos/résa : https://www.le-pole.fr/mundo-pataques