
Ambre Macchia – Obsession
ARTS PLASTIQUES
Exposition Jeunes Talents
Jusqu’au 28 février
Espace 361° à Aix-en-Provence
Entre quelques cadres, deux murs et mille motifs “olé-olé” répétés obsessionnellement, Ambre Macchia partage avec nous son regard frais et ironique sur les normes de notre monde actuel. Une façon de dépasser les stéréotypes avec humour.
Peux-tu nous parler de ton exposition à l’Espace 361° ?
J’ai vu sur les réseaux sociaux qu’une amie artiste toulonnaise avait été invitée dans cette galerie associative en plein centre-ville d’Aix. Je l’ai félicitée et elle m’a conseillé de les contacter. Ce n’est pas une galerie classique, ils ne prennent pas de pourcentage sur les ventes. Ce sont les artistes qui la font vivre, ils font le gardiennage, la com, la médiation, tout ! Ils ont même un atelier de terre à disposition avec un four. Une partie de l’année, ce sont des artistes expérimentés qui exposent et l’autre, ce sont des jeunes talents. J’expose dans le cadre de ce second volet. On est quatorze artistes présentés sur deux étages avec 3-4 m2 par personne. Avec la Covid, on ne peut pas tous venir en même temps, mais malgré tout, on se croise et c’est bien ça qui est intéressant ! Le fruit des rencontres, entre le public et les artistes, ce lien direct entre eux. Pour l’occasion, j’ai fait une production : trois illustrations humoristiques intitulées “piscine à boules”, et trois interprétations abstraites. J’ai aussi réactualisé les deux dessins que j’avais fait pour le Metaxu “Libère tes volets”. Avant, les couleurs étaient pastels, ça restait positif. Cette fois, les femmes masquées se retrouvent dans un environnement plus sombre, avec des barbelés.
Ça ressemble à quoi un vernissage virtuel ?
Ils vont filmer en live la galerie. On peut laisser rentrer dix personnes et il y aura quelques artistes présents sur place. Ils vont aussi incorporer des vidéos de présentation que chaque artiste a réalisées.
Est-ce qu’on peut dire que tes sujets de prédilection sont la sexualité et les femmes ?
Pas forcément les femmes. Je suis plus dans l’ambivalence du non-genre. Tout se mélange et d’ailleurs, il n’y a pas que des humains. C’est peut être parce que je regardais beaucoup d’Almodovar avant ! (rire) Quand j’étais au collège, je dessinais déjà sur ces mêmes thématiques. Sans que ce soit une revendication, je m’intéresse à la place de la femme dans la société et aux actualités politiques.
Concernant la forme, tu alimentes beaucoup ton Instagram. Comment vois-tu ce média ?
Je ne l’utilise ni pour vendre, ni en tant que tremplin, d’ailleurs je n’ai pas beaucoup de followers et ça ne m’intéresse pas. De plus, je me fais beaucoup censurer ! Mais c’est intéressant pour avoir des échanges rapides sur mon travail de la part de mes copains et de la communauté qui me suit. Dessus, on ne voit que mes dessins numériques, je ne prends pas de photo de mes dessins manuels. Ça me manque un peu de dessiner à même le mur, ou en animation vidéo, comme j’avais fait pour l’expo “Passage 2” à la Galerie de l’école (ESADTPM). Je trouve ça tellement cool de mélanger les deux. J’aimerais bien le refaire ! J’ai l’impression de dessiner avec la même volonté, que ce soit manuellement ou sur tablette, mais les résultats sont très différents. À la base, j’ai commencé à faire des nappes et des tapisseries à la main. J’aimais jouer avec l’idée du motif caché, celui qu’on ne voit pas au premier abord, noyé dans la profusion, mais qu’on devine en prenant du temps. Avec la tablette graphique, je peux répéter le motif sans limite. Je les multiplie de façon obsessionnelle ! Maureen Gontier