Anna Malblanc – L’ADN du festival.
Cette année encore, Sacrée Musique propose une série de masterclasses et d’ateliers à destination des jeunes et des personnes en précarité. Cette attention éducative et solidaire prend une place toujours plus importante sur toute la durée de l’événement. Interview avec Anna Malblanc, organisatrice des actions solidarités et jeunesse.
Qu’est-ce qui vous a poussé à mener ces actions éducatives et solidaires ?
À l’origine, nous avions fixé les tarifs de billetterie du festival très bas pour rendre les concerts accessibles à tous les publics. Nous nous sommes rendus compte que l’objectif n’était qu’à moitié atteint, avec des difficultés notamment à rejoindre les personnes en précarité. C’est pourquoi nous avons créé ces actions. Il y a un double mouvement : d’un côté, nous allons vers ces publics avec des actions dans les locaux d’associations partenaires ; de l’autre, nous attirons vers les concerts grâce à de nombreuses places offertes. Cela permet à des publics en souffrance de découvrir et s’immerger dans cet univers riche et spirituel, qui ne dépend ni des origines, ni de l’expérience musicale, ni des croyances, mais qui est le patrimoine de tous.
Quelle est l’implication des artistes ?
Les artistes sont tous professionnels, pour un certain nombre avec des carrières internationales. Nous sommes étonnés de la simplicité avec laquelle ils assurent ces ateliers. Leur contribution va au-delà de la scène. L’an dernier par exemple, le chœur La Sportelle s’est rendu dans le foyer des Apprentis d’Auteuil à Toulon, auprès de jeunes placés. Cela a été un moment extrêmement fort pour les jeunes comme pour les artistes. Les jeunes se sont rendus ensuite au concert. Un petit témoignage a été donné par les artistes à l’issue de la soirée devant le public, c’était bouleversant.
Quelles actions allez-vous mener pour cette troisième édition ?
Nous organisons essentiellement des ateliers de chant, des mini-concerts pédagogiques et des séances d’échange avec les artistes. Cela se passe dans des structures comme des EHPAD ou des établissements scolaires, comme à Ollioules et Toulon. Il y a aussi une belle opération qui se prépare au centre pénitentiaire de Toulon-La Farlède avec le chœur du Gospel Philharmonic Experience. À noter aussi pour la partie éducative : des masterclasses en partenariat avec l’école de musique et le Conservatoire de Fréjus et de Saint-Raphaël, ou avec le Conservatoire TPM qui est devenu un partenaire privilégié.
Pouvez-vous nous parler de vos liens avec le Conservatoire TPM ?
Notre collaboration a commencé l’an dernier et nous poursuivons cette année avec une masterclass de chant choral donnée par le chœur anglais Apollo5, spécialisé dans les actions auprès des jeunes publics. La Maîtrise de l’Opéra de Toulon participera également. Nous voulons susciter l’enthousiasme des jeunes en leur offrant une expérience éducative et participative unique, mais aussi intégrer ces jeunes talents au cœur même du Festival puisqu’ils auront l’opportunité de se produire sur scène lors du concert d’ouverture à Toulon. Cette initiative s’inscrit dans notre volonté de renforcer les liens avec différents partenaires locaux. Le monde a besoin de culture, les jeunes ont besoin de culture. Collaborer autour de cet objectif commun est positif pour tout le territoire.