Anthony Verchère – Plongée dans l’Art Intuitif

>>Expositions du 24 au 28 juin à La Chapelle St Michel à Roquebrune et du 1er au 12 juillet à La Galerie à Pierrefeu

Anthony Verchère, plasticien autodidacte, est responsable du service culturel de La Valette et programmateur du théâtre Marelios. Mais c’est aussi un plasticien qui exposera plusieurs fois cet été ! Dans cette interview, il nous plonge dans son univers artistique, une ode à la création intuitive et libre.

Qu’est-ce que l’art intuitif ?
L’art intuitif est une manière de poser de la couleur sur un support sans technique particulière, expertise, ou apprentissage scolaire. C’est se laisser porter par son envie et créer en toute liberté. Je travaille beaucoup sur du bois, chez moi, où je peux commencer un fond, puis m’arrêter pour revenir plus tard avec une nouvelle inspiration. Je peux travailler sur deux ou trois tableaux en même temps, avançant sans savoir où je vais. Je n’ai pas de fin définie en tête, quand j’ai l’impression qu’un tableau est fini, je m’arrête.

Ton art n’est pas totalement abstrait...
Au départ, ça l’était, je travaillais souvent autour de formes géométriques, qui rassurent les gens car elles leur sont familières. Mais avec le temps, j’ai introduit des éléments concrets : une serrure, un cadenas… mais toujours avec un aspect vintage et usé par le temps. J’essaie de dessiner ces parties figuratives. Sans formation, je suis libre, mais cela demande un apprentissage pour maîtriser certaines techniques.

Est-ce que tu nommes tes œuvres a posteriori ?
Oui, forcément. Je n’ai pas de direction précise au départ, je nomme donc mes œuvres à la fin, pour les reconnaître et aussi par jeu. Par exemple, une œuvre évoquait un éléphant pour une spectatrice, alors je l’ai appelée « Dumbo ». D’autres peuvent faire penser à des totems, je leur ai donc donné des noms de tribus. Certaines portent le nom de la ville où j’en ai eu l’idée.
Souvent, ces noms intriguent les gens et les amènent à me poser des questions, c’est intéressant car c’est une source d’interaction.

Comment es-tu venu aux Arts Plastiques ?
Je n’ai aucune formation en Beaux-Arts ni en Arts Plastiques. J’utilise plutôt des techniques de peinture en bâtiment, car j’ai appris à les manier en bricolant chez moi. Je n’utilise pas de pinceaux mais des équerres !
J’ai toujours baigné et travaillé dans l’art, d’abord à travers la musique, puis après quinze ans, j’ai ressenti le besoin de m’exprimer différemment. J’ai visité de nombreuses expositions, notamment celles que le service culturel de la ville organise au Moulin à La Valette. J’ai eu envie d’essayer, puis les retours positifs m’ont poussé à montrer mes œuvres, à prendre confiance, et aujourd’hui à exposer.

Comment penses-tu que ta peinture va évoluer ?
Je ne sais pas du tout. J’ai des périodes où je m’arrête pour me nourrir de nouvelles idées, en visitant d’autres expositions et en découvrant d’autres artistes.
Je ne sais pas vers où cela va me mener, peut-être vers d’autres supports, couleurs ou tailles.
Mais je continuerai car cela procure un bien-être immense, une sorte de sérénité et de plénitude, le sentiment d’un travail accompli.

Quelles œuvres pourra-t-on retrouver dans l’exposition ?
Le choix est difficile car j’ai actuellement quatre-vingt-dix-sept œuvres et j’en ai déjà vendu une vingtaine. Je ne peux pas tout exposer, donc je fais des choix par thèmes ou couleurs, selon mes périodes et mon ressenti du moment. Je sélectionne celles que j’ai envie de montrer, mais ce ne sont pas toujours celles que le public préfère. C’est un choix influencé par l’humeur du moment.
Fabrice Lo Piccolo