Aroma Morris Cerezo – L’art sans limite : la passion au-delà des cases

>>Exposition « Art brut, mais pas que ! », du 4 au 15 novembre au Font Clovisse à Draguignan

Cette exposition, proposée par l’association Allumés d’Art, réunit quatre artistes aux parcours variés, pour montrer que la création n’a pas de barrières. Qu’il s’agisse de mobilité réduite ou d’une approche décalée, c’est avant tout l’expression artistique qui prime, sans se laisser enfermer dans des cases.

Pouvez-vous nous parler des artistes participants à l’exposition ?
Farid dessine et écrit depuis des années. Artiste tétraplégique, il est membre de l’association des Paralysés de France à Draguignan depuis longtemps. Son objectif est de compiler ses œuvres, composées de poèmes dans un recueil. On m’a sollicité pour savoir s’il était possible de l’aider dans ce projet. Plutôt que de créer une exposition centrée uniquement sur lui, j’ai eu l’idée de l’associer à d’autres artistes. Ceux-ci travaillent dans ce que l’on appelle l’art brut, avec une approche décalée. C’est soit une facette naturelle de leur travail, soit une expression qui surgit à un moment précis de leur parcours créatif. Le livre est également un aspect central de ce projet, car il est empreint de nombreuses émotions et aborde des thèmes variés. J’ai donc fait appel à Pascal, écrivain public de Votre plume 83, qui a accepté d’accompagner Farid de façon quasi-bénévole pour retranscrire ses textes, les mettre en forme et en assurer la ponctuation. J’ai également invité Tony (Casasoprana), une artiste remarquable, ainsi que Sophie (Camatte) et Féfède, à se joindre à cette aventure artistique.

En quoi le choix des artistes a-t-il influencé votre vision du thème de la passion et du partage ?
En réalité, c’était tout le contraire. Je suis partie de rien, avec cette idée d’éviter de classer les gens dans des cases. L’art, c’est l’art, peu importe le physique, la grandeur d’âme ou l’identité de l’artiste. Le but de l’exposition était de réunir quatre artistes qui se complètent harmonieusement. L’idée était d’ouvrir des horizons. C’est pourquoi nous avons choisi l’art brut, tout en exposant des œuvres atypiques qui ne rentrent pas strictement dans cette catégorie. Chacun de nous a contribué à définir le titre et le concept de l’exposition.

Quel impact espérez-vous que cette exposition ait ?
L’idée est de mettre en avant l’art, peu importe la mobilité ou la perception de l’artiste, en brisant les codes à une petite échelle. C’est un événement unique, quelque chose que nous n’allons peut-être faire qu’une seule fois, ou éventuellement répéter l’année prochaine. Ce qui est certain, c’est que c’est la première de ce genre. Nous voulons que le public vienne voir de l’art, sans se concentrer sur l’éventuelle déficience de l’artiste. Parmi les quatre exposants, deux sont en situation de handicap et deux ne le sont pas. C’est l’art, tout simplement, sans limite.

Avez-vous des projets pour « Allumés d’Arts » ?
On fonctionne au ressenti, au coup de cœur. Jamais je n’aurais imaginé que nos impressions sur ce sujet mèneraient à ça. On a commencé à planifier des expositions. On a déjà un calendrier prévu pour 2025. Au départ, personne n’avait anticipé que ça prendrait cette tournure. Puis l’idée a germé dans ma tête, j’en ai parlé autour de moi, nous avons reçu du soutien, et nous avons pu faire avancer ce projet. Et finalement, ça a pris forme.

Emma Godest

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