ASHKABAD – Nuances de dub

Festival de Néoules

Du 21 au 23 juillet

Depuis douze ans, ce duo électro dub du Sud de la France n’a cessé d’élargir ses influences et ses expérimentations musicales en quête d’un dub aux sonorités singulières. Lors de cette interview, Bastien, le machiniste aborde la genèse du projet et quelques secrets de fabrication.

Qu’est ce qui vous a amenés à travailler ensemble à l’origine ?

J‘ai rencontré Rodj il y a plus de vingt ans : c’était mon voisin. Il était dans une école de musique juste à côté de chez mes parents. De mon côté, je jouais de la batterie et il m’a proposé de travailler avec lui. On avait quasiment les mêmes influences et on a démarré un projet de groupe. Ce projet a mis du temps à germer : Ashkabad a seulement un peu plus de dix ans, mais c’est en tout cas une histoire de longue date qui continue encore aujourd‘hui.

Votre musique est influencée par différents styles musicaux, pourquoi ce choix ?

Nos influences sont effectivement diverses et variées : reggae, roots, dub anglais et énormément de dub français des années 90 avec notamment High Tone. On n’est pas des puristes d’une seule musique, on adore cet art sous toutes ses formes et on essaie de le retranscrire dans nos compositions.

Qu’est-ce qui vous a amenés au dub ?

Pour nous, le dub est un style très ouvert à l’expérimentation, au métissage, au mélange des genres. Il y a énormément de possibilités pour le marier avec toutes les autres musiques du monde. Avec diverses influences, tout en gardant certains repères musicaux, le dub nous permet de faire des clins d‘œil à plein d’autres choses. Le son dub est celui qui nous plaît et nous fait vibrer donc c’était assez naturel de se tourner vers lui.

Vous avez réalisé votre dernier EP “Four shades of dub“ avec MC Baltimore, qu‘est ce qui vous à donné envie de collaborer ?

Ça faisait un moment déjà qu’on croisait Baltimore en session, dans les Sound Systems et sur scène. Nous avons une bonne vibe avec lui. Pendant le Covid, on a eu envie de faire des productions qui sortiraient du pur cadre Ashkabad et de collaborer avec d’autres artistes. On s’est tourné vers Baltimore parce qu’on le connaissait un peu et surtout
parce qu’on le trouvait très ouvert à nl’expérimentation. Nous sommes très contents de cette collaboration, en espérant que ce ne soit que le début.

Qu’allez-vous jouer pour le Festival ?

On va jouer un panaché de ce que l‘on a sorti récemment. Et on a une actualité qui arrive pour l‘automne, donc qui sait? Il y a des chances qu‘il y ait un peu de nouveautés…

Quel est votre processus de création ?

On peut aborder une création de plein de façons différentes. Moi, je suis très axé rythmique, je vais souvent
commencer par le percussif. Rodj va, lui, commencer par une voix ou une mélodie. Parfois, un sample ethnique va nous parler. Quand on a une base, on s’échange des projets, soit quand on se voit, soit par internet. Dans tous les cas, on aime bien avoir de nombreux échanges. Nous n’habitons pas dans la même ville donc il est nécessaire de se retrouver dans un endroit défini, comme un chalet en forêt, pour procéder à des sessions de composition en binôme. Cette façon de procéder permet à chacun d’apporter sa touche, tout en produisant cette petite alchimie qui caractérise Ashkabad.

Valentin Calais

Ashkabad meets Baltimores – No More Water