Aurélien Durier – L’univers d’Aurélien Durier à l’affiche du Festival Cinéma en Liberté.
Vous signez cette année encore l’affiche du Festival Cinéma en Liberté. Avez-vous l’habitude de ce type de commande ?
C’est la première fois que je conçois une affiche pour un festival de cinéma. J’ai déjà participé à des festivals de musique, parfois en tant que peintre, mais sans jamais signer une affiche. Mon expérience se limite à quelques pochettes d’albums musicaux, pour des groupes locaux à Rouen ou à Lyon. Rien de très visible. Cette commande représente donc une vraie première à ce niveau.
Comment avez-vous abordé cette nouvelle création ? Quelles intentions y avez-vous mises ?
Cela fait maintenant quatre ans que je travaille pour ce festival, et j’essaie à chaque fois de me renouveler. Je n’aime pas reproduire ce que j’ai déjà fait. Cette année, j’ai pensé avant tout aux passants, aux gens qui croiseraient l’affiche dans la rue, c’est souvent leur premier contact avec un festival. Il fallait que ça accroche tout de suite, que ça “saute au visage”. Je voulais une image qui sorte littéralement du cadre et qui capte l’attention instantanément. Une affiche, c’est souvent le premier contact avec l’événement, elle doit donner envie d’en découvrir plus.
Quel univers visuel avez-vous exploré ? Et comment avez-vous représenté la notion de « liberté » ?
L’idée, c’était d’ouvrir une porte vers un monde merveilleux. Un peu comme passer à travers un miroir, façon « Alice au pays des merveilles », le second livre même, « Alice de l’autre côté du miroir » justement. L’eau, l’océan, le mouvement, l’évasion… ce sont des symboles qui me parlent, qui évoquent naturellement la liberté. Le festival propose une immersion rapide : on passe d’un film à l’autre, d’un univers à l’autre, parfois en quelques minutes. J’ai essayé de traduire cette sensation dans l’image, comme un glissement visuel d’un monde réel vers l’imaginaire.
Quel est votre lien avec le cinéma, et notamment avec le court-métrage ?
Le court-métrage me touche beaucoup. J’en ai vu pas mal dans différents festivals, notamment celui de Rouen, consacré à l’animation. Ce format va droit au but, il oblige à être percutant, et c’est ce que j’aime. J’y retrouve une énergie proche de celle du roman graphique, que je pratique aussi. Pour moi, le cinéma et le dessin sont très liés. Quand je travaille, je pense souvent à ce qu’un réalisateur comme David Lynch, Stanley Kubrick ou Orson Welles aurait fait dans la même situation. Ce sont des références qui m’inspirent constamment.
Serez-vous présent cette année au festival ? Avez-vous d’autres projets à venir ?
Oui, je serai là, sans rôle défini pour l’instant. L’année dernière, je n’ai pas pu venir, donc cette fois, je viens voir ce qui se passe, sans pression. Rien n’est encore prévu, mais c’est souvent comme ça que les choses se déclenchent. Côté projets, je termine actuellement une série de peintures à l’huile. J’espère pouvoir exposer à Paris prochainement, mais rien n’est encore fixé. Et je poursuis aussi le travail sur un roman graphique, qui avancera à son rythme.
Gréogry Rapuc