
Banksy Une (R)évolution.
Le street art est l’un des phénomènes les plus dynamiques et les plus influents de l’art contemporain. Cette forme d’art démocratique et inclusive attire aujourd’hui un public large et diversifié et s’est fermement établie sur le marché de l’art, comme dans le monde muséal. Mais comment sommes-nous passés des graffitis illégaux sur les wagons de métro à ce phénomène mondial couronné de succès ? Quand le vandalisme est-il devenu de l’art ? Quel rôle Banksy a-t-il joué dans cette évolution ? Ce ne sont là que quelques-unes des questions auxquelles l’exposition entend répondre. Dans cette optique, la présentation qui prend place au Musée d’Art de Toulon a pour ambition de replacer l’art urbain dans le contexte historique, social et culturel qui a favorisé sa naissance et son développement ultérieur. En partant des pionniers du graffiti de l’underground new-yorkais des années 1970, l’exposition retrace les différentes phases de l’évolution du mouvement, jusqu’à ses expressions contemporaines et son impact sur la société. L’exposition offre un large aperçu des différents courants artistiques, styles (lettrages, graffitis, figuratifs…) et techniques (bombes aérosols, pochoirs, lithographies…) qui caractérisent l’art urbain contemporain, à travers une sélection d’œuvres d’artistes de la scène européenne et internationale. Une attention particulière est accordée à des figures telles que Keith Haring, Jean-Michel Basquiat et surtout Banksy, qui représente une véritable ligne de démarcation entre la scène underground et la reconnaissance mondiale. Un espace spécial est consacré à la scène française, devenue l’une des plus innovantes et des plus riches de l’art urbain, grâce notamment aux contributions uniques d’artistes tels que Zlotykamien, pionnier du street art depuis les années 1960, Blek le Rat, considéré comme le « père du graffiti au pochoir », et Miss.Tic, connue pour ses pochoirs poétiques représentant des femmes à la chevelure sombre. En marge de l’exposition, le street artiste italien Andrea Ravo Mattoni réalisera une peinture murale à l’intérieur des espaces du musée, en réinterprétant dans son propre langage plastique l’œuvre d’Émile Loubon (1809-1863), « Retour du troupeau », datée de 1852. (…) Réinvestir cette œuvre est un geste fort, marqueur du rôle de passeur du musée entre les époques et les formes d’art. (…) Le street art apparaît ainsi comme un protagoniste en constante transformation de la scène mondiale de l’art contemporain.
Patrizia Cattaneo Moresi
Commissaire de l’exposition
Directrice d’Artrust