Banksy, une (R)évolution – Autour de l’exposition

RAVO INVESTIT LES MURS DU MAT
Andrea Ravo Mattoni est né le 7 avril 1981 à Varese. Il a toujours vécu entouré d’art : son père était un artiste conceptuel et comportemental, son oncle était un illustrateur qui est célèbre pour le personnage de Lillibeth, et son grand-père, Giovanni Italo, était un peintre qui a réalisé certaines des séries de figurines les plus emblématiques pour Liebiget Lavazza. Grandir dans un contexte aussi créatif l’a conduit à développer dès son plus jeune âge une forte passion pour le dessin. En 1995, il a commencé à s’exprimer comme writer, utilisant le pseudonyme « Ravo ». Cette expérience l’a accompagné jusqu’au début des années 2000, quand il a décidé d’approfondir son parcours artistique en s’inscrivant à l’Académie des Beaux-Arts de Milan. En 2016 il lance le projet « récupération du classicisme dans le contemporain ». L’objectif est d’unir le passé et le présent, en reproduisant des chefs-d’œuvre de l’art classique sur de grands murs publics, en utilisant des techniques académiques et l’expérience acquise en tant que writer. Contrairement à de nombreux artistes de rue qui utilisent le street art pour dénoncer des problèmes sociaux ou politiques, Ravo se concentre sur la célébration du patrimoine artistique et culturel, rendant l’art classique accessible et actuel. Sur un mur des salles d’art contemporain du MAT, il nous offre une interprétation du Retour du troupeau (1852) d’Emile Loubon, œuvre emblématique de la collection de paysages provençaux du XIXe siècle. Maniant avec maestria et précision les bombes aérosol, Ravo s’approprie l’œuvre pour mieux en saisir toutes les subtilités : profondeur, ombre et lumière, mouvement et réalisme.

ERNEST PIGNON-ERNEST
En parallèle de son exposition estivale dédiée au Street-Art, le MAT valorise son propre fonds au sein du cabinet d’arts graphiques, avec une présentation exceptionnelle d’œuvres de l’artiste Ernest Pignon-Ernest pionnier d’une forme d’art urbain.
Artiste engagé, précurseur d’un investissement de la rue, Ernest Pignon-Ernest naît en 1942 à Nice. Si son goût artistique est né précocement, c’est à partir des années 1960 qu’il développe son art singulier. Sa première intervention a lieu sur le plateau d’Albion en 1966 pour dénoncer l’installation d’une base militaire à portée nucléaire. Depuis, ses thématiques sont historiques (anniversaire du centenaire de la Commune – 1971), ou portant sur une actualité dérangeante (dénonciation de l’apartheid – 1974…). Pignon-Ernest est également mondialement connu pour la réalisation de portraits iconiques, mettant en scène des auteurs majeurs comme Maïakovski (1972), Rimbaud (1978), Pasolini (1980)… Artisan du dessin, c’est au fil d’un long travail de recherche effectué en atelier que Pignon-Ernest réalise des sérigraphies, imprimées sur un papier fin qui adhère jusqu’à ne faire qu’un avec les murs de la ville. Installées dans l’environnement quotidien, ses œuvres interrogent de manière immédiate et poétique les passants. Les œuvres conservées par le MAT se font l’écho de cette longue carrière artistique, ambitieuse, toujours renouvelée et inspiratrice de nombreux artistes contemporains de l’art urbain.

RACCROCHAGE DES COLLECTIONS CONTEMPORAINES
Pour mieux redécouvrir les collections contemporaines du MAT, l’accrochage sera enrichi d’œuvres en lien avec l’art urbain, notamment des œuvres de Jean-Michel Basquiat (1960-1988), généreusement prêtées par la Fondation Carmignac.
Né à New York en 1960 Basquiat grandit au sein d’un milieu mêlant influences culturelles haïtiennes et portoricaines. Sa carrière artistique commence à l’adolescence avec le duo SAMO, fondé avec Al Diaz, et la production de graffitis liés à la consommation de LSD. Après la séparation du duo, Basquiat gagne sa vie en vendant des cartes postales ; il rencontre Andy Warhol en 1983 et entreprend avec lui une collaboration qui lui apportera une renommée. Il est rapidement exposé dans le monde entier, mais ses problèmes avec la drogue entraînent sa mort par overdose en 1988. Ce pionnier de l’art du graffiti reste aujourd’hui un des artistes les plus côtés au monde.