-Bat – En « quadrachromie ».
Le 3 mars au Télégraphe à Toulon et le 11 mai au CC Tisot à La Seyne.
L’auteur-compositeur toulonnais -bat- revient avec un nouvel album très réussi, « Quadrachromie », réalisé en collaboration avec Charlie Maurin. L’occasion pour nos lecteurs de tout savoir sur sa construction et sur les concerts à venir.
Parle-nous du titre de ton nouvel album.
« Quadrachromie » est une des chansons, un résumé de mes quatre décennies, au travers du prisme des couleurs, le bleu de mon enfance, le jaune de mon adolescence, le magenta de la vingtaine et le noir de la trentaine. Elle est née de mon intérêt pour le travail d’Alias Ipin, un street artiste qui prend des photos de ses œuvres dans la nature ou dans la rue et les tire en sérigraphie. Dans le prolongement de cette chanson, la pochette présente une photo de moi, avec les mains qui encadrent mon visage et qui apparait grâce à une sérigraphie réalisée en quadrichromie. J’ai tiré quarante sérigraphies originales numérotées et signées qui seront vendues notamment dans les concerts. Dans cet album, j’explore de nombreuses parties de ma vie, les enfants, les histoires d’amour, la céramique car j’ai des proches qui en font… C’est assez intime.
Comment vois-tu l’évolution de ton travail sur celui-ci ?
C’est la première fois que j’ai autant de temps pour travailler mes chansons. C’est aussi une collaboration au long cours avec Charlie Maurin, ingénieur du son. Il m’accompagnait dans la création de mon seul en scène en résidence avec Tandem avant la pandémie. Ce travail a été stoppé net et on a décidé de le poursuivre en studio. C’est un processus d’élaboration à quatre oreilles. Je suis également retourné au conservatoire, j’ai reconnecté avec l’apprentissage de la musique et ai pris des cours sur la mécanique de construction de l’harmonie musicale. J’ai beaucoup composé au clavier alors qu’avant c’était à l’accordéon, et j’ai utilisé de nouveaux outils électroniques qui m’ont influencé dans la composition et dans les sons.
Comment as-tu écrit les textes et quels sont les thèmes abordés ?
Ça fait vingt ans que je fais des chansons. Là, j’ai cherché à exprimer des choses fortes et personnelles de manière simple. Avant je jouais beaucoup avec les mots et les figures de style. Sur cet album, j’ai travaillé sur une forme de simplicité avec des chansons très épurées dans le texte comme « Sans bruit » ou d’autres avec un flow plus tendu comme « Se fondre » ou « Quelques grammes ». C’est aussi la première fois que j’expérimentais des duos. Emilie Marsh, connue il y a dix ans aux Rencontres d’Astaffort chez Francis Cabrel, est venue chanter sur « Entre soi » et Omri Swafield, rencontré au Telegraphe, sur « Ma ville est fatiguée ».
On remarque une évolution notable au niveau de la qualité de la production…
Tout d’abord, cela provient de la confrontation entre mon univers et celui de Charlie, passionné de synthés et de musique électronique, qui m’a beaucoup guidé dans les choix esthétiques. Il y a également une envie de laisser dérouler le titre, voire d’aller vers la danse. Avant on trouvait beaucoup de changements, de fausses pistes, par peur d’ennuyer l’auditeur. Là, on laisse monter la tension. C’est dû également aux autres éléments de la chaîne, le mixage par Olivier Cancellieri et le Mastering par Benjamin Joubert, qui a travaillé pour de nombreux artistes connus.
Comment va passer le concert au Telegraphe ?
C’est le point de départ de la tournée, ensuite j’irai à Paris, Bruxelles, Briançon. Je présenterai tous les morceaux de l’album et aurai des invités, dont Omri. C’est un concert en solo, avec mon accordéon et mon synthé, pilotant des machines, alternant des chansons acoustiques et d’autres plus électroniques. Je vois le concert comme un tunnel émotionnel. L’accordéon est un instrument très sensible, les thématiques interpellent, il y a un travail de son et de tessiture, tout cela crée de l’émotion pour le public. Mais j’ai aussi vraiment envie de profiter moi-même et de vivre l’émotion de l’instant présent. Le concert m’a beaucoup manqué pendant la pandémie, je me suis rendu compte que c’est essentiel pour moi, que ça me nourrit. Je fabrique ce disque depuis deux ans et demi pour pouvoir vivre ce moment, la rencontre avec les gens et la tournée.
Fabrice Lo Piccolo
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