Benoit Bottex, Pierre Beloüin, plongée dans l’imaginaire toulonnais au Metaxu.
Lieu hybride situé Place du Globe, en face de la Maison de la Photographie, le Metaxu est dirigé de main de maître par quatre jeunes artistes toulonnais. Ils accueillent jusqu’au 21 octobre une exposition de Pierre Belloüin, qui nous plonge au coeur de l’imaginaire toulonnais, avant d’organiser en novembre le festival Vrrrr. Benoit Bottex, le musicien de la bande, accompagné de Pierre, nous emmène sur leurs traces.
Benoit, qu’est-ce que le Metaxu ?
Le Metaxu est un lieu hybride. Il provient de la réunion en 2013 de deux autres associations, Legom et Regenesis. Il a été réouvert Place du Globe en avril 2017, après la rénovation du quartier. C’est une association de quatre artistes, Pauline Léonet, vidéo et sculpture papier, Hildegarde Laszac, dessinatrice, Jean-Loup Faurat, vidéaste et musicien, et moi-même, musicien. Nous souhaitons créer du lien dans la population, être un espace de rencontre. Le lieu compte deux espaces, un café associatif et une galerie d’exposition. Nous créons des expos, des ateliers, recevons des artistes en résidence. Nous avons réalisé six expositions depuis avril. Nous travaillons sur tout le spectre de l’art contemporain, vidéo, dessin, installations… Nous sommes intéressés par les formes expérimentales, les intentions. Nous avons un lien particulier avec le public du quartier, notamment les enfants, nous proposons des ateliers, du cinéma, des films d’animation. Nous organisons également des ballades urbaines avec Paul-Hervé Lavessière, accompagnées de performances visuelles ou sonores. Nous sommes ouverts les vendredis soirs de 6h à 22h, le samedi de 14h à 22h et prochainement le jeudi soir. Nous sommes très heureux de participer au renouveau du centre ancien, le public est au rendez-vous.
Pierre, do you really want to hurt me ?
J’édite des disques depuis vingt ans au sein de mon label Optical Sound. Le lien avec la musique est donc souvent présent dans mes expos. Ce titre de Boy George évoque l’ambiguïté que nous pouvons trouver dans l’imaginaire des gens à propos des mœurs des marins, ainsi que le lien avec Roberto Succo, le tristement célèbre tueur en série italien qui a sévi à Toulon, entre autres, à la fin des années 80. Une des pièces centrales de l’exposition est d’ailleurs la reproduction de l’enseigne du Bar d’Enfer, anciennement Rue Pierre Sémard, qui a été un de ses repaires. Dans mes expos, je travaille sur les images d’Epinal. Dans le cas de Toulon, on pense aux marins, aux prostituées, à la mafia. Mes pièces en sont dérivées : une vague de bouteilles de bière, une fontaine de rhum, un bain d’acide, fac-similé des lacs d’acide, qui évoque pour moi la technique des tueurs utilisée pour dissoudre les corps, un travelling maritime, une collection de photos de marins des années 60-70, et une installation sonore intermittente, en collaboration avec Jean-Loup Faurat, dans les bornes d’aération, des gémissements entre plaisir et souffrance. La seule pièce qui est une réédition modifiée est la vague de bouteilles pour laquelle j’ai gagné le prix Forde à Genève. Les autres sont originales.
Benoit, le Metaxu organise en novembre la sixième édition du fameux festival Vrrrr…
Les 3, 4 et 5 novembre au Musée d’Art de Toulon, une dizaine de dessinateurs se réunissent. Au départ, les murs sont vides. Nous leur fournissons le matériel et les artistes produisent tout ce qu’ils veulent. C’est un atelier géant ouvert au public. Notre but est de recréer une proximité entre le public et la création. Il y aura du dessin, de la performance, de la musique, qui est très présente, les dessinateurs étant confrontés à plusieurs musiciens, et groupes locaux, connus ou moins connus. Cette année, deux grandes nouveautés. Pendant le festival, il y aura une expo au Metaxu où nous présenterons tout le travail des cinq années précédentes. Le but est de créer un chemin entre les deux lieux à travers le centre ancien. De plus, à partir du 25 novembre, nous présenterons dans le Musée d’Art toutes les pièces réalisées pendant le festival, ainsi que des vidéos, des enregistrements.
Facebook de l’exposition de Pierre Belloüin