Benoit Bottex – Un défi toujours plus grand au Metaxu
Occuper l’espace autrement, c’est tout l’enjeu des nombreux artistes qui passent par le metaxu… Et c’est un défi toujours plus grand pour le directeur artistique du lieu. Lisbonne, Saint-Tropez, la place du Globe, Benoit Bottex nous livre les temps forts de la programmation estivale.
Quels seront les temps forts au mois de juin ?
Depuis le mois de juin, les Volets du metaxu sont investis par l’artiste Léa Doussière. L’exposition « Chronique du Metaxu » du photographe Alexandre Minard sera toujours présente dans notre buvette. Nous avions aussi initié une résidence de six semaines à Saint-Tropez intitulée « Tropisme » avec deux artistes diplômés de l’ÉSADTPM : Joy Lavigne et Joshua Leterreux. C’est un temps de partage et d’immersion entre création artistique et ateliers pour enfants soutenu par la DRAC PACA au centre de vacances Lou Riou. Il y a déjà eu une restitution à la Médiathèque et nous sommes en train d’en imaginer une autre. Nous sommes également partis à Lisbonne organiser une exposition à la galerie O Gabinete de Madame Thao et nous allons recevoir à notre tour leurs artistes et leur équipe à la fin du mois de juin. Enfin, cette année nous mettrons l’accent sur la fête de la musique en partenariat avec NO/ID. Cela fait plusieurs années qu’on participe, mais cette année nous allons créer un programme de projections vidéo sur la place du Globe avec des grands écrans circulaires disposés au-dessus de nos têtes sur lesquels on pourra voir des images filmées et mixées en temps réel qui accompagneront les DJs toute la soirée.
Pour l’exposition, vous avez choisi Charles-Arthur Feuvrier. Pouvez-vous nous parler de son travail ?
C’est un jeune artiste diplômé du DNSEP à l’école d’art de Lyon qui a déjà fait quelques expositions, dont celle des diplômés à la Villette à Paris. On a reçu son dossier dans le cadre de l’appel à résidence du metaxu, mais comme il fait des installations in situ et qu’on propose un temps de production assez long dans la galerie, j’ai trouvé que ça collerait bien ! Il travaille autour de la culture mainstream et fait partie de cette jeune génération qui questionne le contenu d’internet. Il s’intéresse aux imaginaires collectifs, fouille dans l’espace digital et utilise ce qu’il trouve par rapport au réel. Sa pratique est protéiforme, pas classique du tout. Il réalise des installations en intégrant des vidéos dans des sculptures de rubans adhésifs. C’est son utilisation de l’espace et son amour du scotch qui m’ont beaucoup parlé… On a d’ailleurs commandé cinquante kilos de scotch ! C’est important pour nous de produire de nouvelles esthétiques à chaque fois.
D’autres choses prévues le reste de l’été ?
En juillet et en août, nous aurons un nouvel espace avec l’aide de VAD et soutenu par la politique de la ville ainsi que la préfecture avec le dispositif « Quartier d’été » dans lequel il y aura une partie atelier ouverte toute la semaine aux habitants du quartier, à leurs enfants et aux enfants des vacanciers qui se promèneront dans le centre-ville de Toulon. Il y aura aussi une partie galerie pour les œuvres réalisées dans l’atelier avec un vernissage chaque semaine pour montrer le travail des participants. Comme depuis trois ans, nous recevons également de nouveaux artistes en résidence. Nous avons reçu plus de soixante-dix candidatures et en mai, nous avons reçu les deux premiers artistes, Emma Cossée Cruz et Alexandre Espagnol. En juillet, ce sera le tour de Julie Gaubert et une jeune artiste toulonnaise, Lola Querci. Nous finirons en septembre avec Héloïse Farago et Roméo Dini.
Maureen Gontier