Bertrand Belin – Etre ensemble dans la salle.

Le 17 mars à Théâtres en Dracénie à Draguignan – (1ère partie : Virages)

Bertrand Belin viendra défendre son très réussi nouvel album, « Tambour Vision » sur la scène du Théâtre de l’Esplanade à Draguignan. En première partie, vous pourrez retrouvez « Virages », groupe de rock local, formé par Marc Perrot et Alexis Da Silva Maia que nos lecteurs connaissent bien.

Votre dernier album, Tambour Vision, est assez pop, avec une volonté dansante, avec percussions et synthétiseurs mis en avant…
Oui, c’était notre volonté. Nous voulions un album plus pop, et pour cela nous avons voulu créer un album synthétique, car aujourd’hui la pop est très synthétique.

Justement, pour les synthétiseurs vous collaborez avec Thibault Frisoni, pouvez-vous nous parler de cette collaboration ?
C’est une collaboration assez ancienne, depuis mon premier album et en particulier depuis « Hypernuit ». Quand on commence à se perfectionner dans le maniement des claviers et des synthés, ça vous avale tout entier, car il en existe de très nombreux avec des sons très variés. Thibault s’est investi dans la recherche de cette qualité et j’ai profité de son expertise.

Vous dites être une machine à traiter vos obsessions, l’écriture a une fonction cathartique pour vous ?
Je pense qu’on est tous un peu comme ça, on moud du grain. La catharsis, je ne la trouve pas nécessairement mais ça permet d’extérioriser. Les artistes ont cette particularité de montrer à l’extérieur les traces de ce qu’ils vivent. Cela permet aussi une connexion avec les autres. Il y a deux façons d’envisager sa vie ici-bas. Soit on est dans le monde présent, dans un espace réduit à la capacité de son action, soit on peut évoluer dans un monde qui s’étend avec notre imagination. On peut habiter le cosmos, et non pas la planète, et accepter de ne pas en être les maîtres. On peut voir sa vie sur terre comme une contribution à une épopée dont on ne sait rien et essayer d’en tirer de la joie et du bonheur.
Vous citez Leonard Cohen, David Bowie, Alan Vega, The Talking Heads, Alex Cameron ou Art Feynman comme références comment vous inspirent-ils ?
Inspiration ce n’est pas le mot, ce sont des références. On peut les intégrer en leur rendant hommage de différentes manières. Ce que j’aime chez eux, c’est une certaine élégance dans la trouvaille de formes originales, ils sont généreux et avant-gardistes et ce ne sont pas toujours des qualités qui vont ensemble.

Comment composez-vous un titre ?
En suivant la voie d’un certain plaisir. J’ai un but sensible, une image, quelque chose dans mon imaginaire qui se réfère à ce que j’ai écouté et vers quoi j’ai envie de tendre. Je mets alors tous mes efforts pour y accéder en essayant de découvrir d’autres formes.

Vous êtes romancier, acteur, musicien, qu’est-ce qui vous intéresse dans cette diversité ?
Ce qu’il y a de commun : le langage, l’expression, se raconter des histoires…

Quelle est l’expérience Bertrand Belin sur scène ?
Je ne l’ai jamais faite (rires) ! Je laisse aux gens le soin de décrire leur propre expérience, pourvu qu’ils repartent au moins en aussi bonne forme que quand ils sont arrivés, voire en meilleure. La musique a un effet éphémère qui dure le temps du concert. On en repart avec des images, des musiques dans la tête. Le concert, c’est avant tout être ensemble dans la salle et pouvoir sortir de chez soi.

Qu’est-ce qui vous a donné envie de devenir musicien ?
J’ai commencé la guitare quand j’avais douze ans. La musique flotte autour de nous, au moins depuis maintenant un siècle. On est baigné de musique, partout, tout le temps, ça s’offre à notre attention. Pourquoi certains se sentent pousser des ailes quand ils en écoutent ? Ça correspond à une sensibilité, des aptitudes, des désirs très intimes de partage, mais il est difficile de refaire le match. Il y a quelque chose d’un peu accidentel : on se confronte à un instrument et on découvre si oui ou non il nous aspire. J’ai découvert la guitare comme ça et j’ai senti que peut-être j’avais plus d’aptitudes là, et j’ai été aspiré, mais j’aurais pu passer à côté.

Fabrice Lo Piccolo

Crédit photos : Edgard Berg

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