Spectacles vivants
Blanca Li – Un Casse-Noisette hip hop en Dracénie.
Casse-Noisette – Les 2 et 3 décembre au théâtre de l’Esplanade à Draguignan
Blanca Li offre une version de Casse-Noisette énergique et subtile, moderne et envoûtante. Un ballet de Noël qui enchantera toute la famille et renoue avec la magie…
Vous avez toujours voulu adapter, réinventer Casse-Noisette, pourquoi ?
C’est surtout une musique très belle, que tout le monde connait, qui appartient à la mémoire collective, un ballet qui a traversé le temps de mille manières. Je trouvais que Casse Noisette pouvait devenir plus qu’un ballet classique et se réinventer avec des nouvelles danses qui n’existaient pas il y a cent ans, comme le Hip Hop, j’ai voulu raconter cette histoire avec cette musique merveilleuse et un autre langage chorégraphique.
La place du rêve et de la magie dans le livret sont aussi des espaces de liberté pour revisiter l’œuvre ?
Oui, je me suis permise de changer pas mal de choses dans l’ordre de l’histoire et pour la musique, j’ai fait une sélection des parties qui me semblent les plus brillantes et elles m’ont servi à raconter ce conte à ma façon, sans reprendre la totalité du ballet. C’est une version de l’œuvre d’une heure et quart et dont les dix premières minutes de musique ne sont pas de Tchaïkovski ! Le ballet commence avec une fête de Noël chez des jeunes, un frère et une soeur qui reçoivent des amis chez eux (et non une fête familiale), une situation très contemporaine. Mais, une fois dans le rêve, tout change, on est totalement dans le monde des songes. J’ai absolument voulu garder cette magie enfantine de conte de fée, de Noël, même si cela prend une forme beaucoup plus actuelle.
Dans votre ballet, un des cadeaux fait à la jeune fille est un robot, mais cette fois-ci vous n’avez pas fait danser un vrai robot, comme dans votre ballet « robot », ni ajouté de réalité virtuelle comme dans votre spectacle « Bal de Paris », vous aviez envie de revenir aux sources ?
En effet, il n’y a pas de technologie dans le spectacle (à part quelques vidéos), il est simple, le décor est fait de cartons, mais il s’en dégage une énergie incroyable et le robot est interprété par un danseur phénoménal… qui fait parfaitement le robot ! J’avais envie d’un spectacle de danse, de raconter une histoire. J’ai toujours fait des choix éclectiques.
Vous adorez le hip hop, mais est ce que déplacer un art de la rue sur une scène n’est pas une façon de le sortir de la marginalité qui lui donnait sa force ?
Les choses changent, évoluent et comme tout le reste le hip hop n’est plus du tout ce qu’il était avant! Il n’a plus besoin d’être dans la rue pour exister, il est déjà dans les institutions en France depuis longtemps et va même devenir un sport olympique cette année, ce qui me réjouit, c’est une danse incroyable. Et malgré son évolution, cette danse existe aussi toujours dans la rue, avec les battles.
Serez-vous à Draguignan en décembre avec votre troupe ?
J’espère, mais je suis sur une création dont la première est début janvier, donc rien n’est sûr… Je précise que c’est un spectacle pour passer un bon moment à tout âge, l’équipe du ballet est un mélange de danseurs espagnols et français extraordinaires. En Espagne, le hip hop n’est pas une discipline qui a suffisamment gagné le respect des institutions et je souhaite faire découvrir des danseurs qui méritent de débuter une carrière professionnelle, avec des tournées d’artistes et pas seulement des compétitions !
Weena Truscelli
Cinéma
