Bleu Pétrole – Un duo sous le signe du cinéma.

>> Jeudi 9 novembre à 20h30 au Théâtre Marelios à La Valette-du-Var

Killian Bouillard et Tilmann Volz ont baptisé leur groupe Bleu Pétrole en référence à l’album d’Alain Bashung dont la dimension cinématographique les inspire. Après la Bretagne et les Pays de la Loire, leur bande son du « Finis Terrae » de Jean Epstein débarque sur la côte varoise.

Type de musique
Musiques du monde, musiques traditionnelles, folk.

Musiciens
Killian Bouillard : guitares, percussions,
Tilmann Volz : guitares, percussions.

Souvenir de ciné-concert
Le ciné-concert étant un exercice à part, on a été amené à se produire dans des cadres particuliers. Par exemple, on a joué au Festival international du film insulaire de Groix (FIFIG). Le ciné-concert s’est déroulé dans un petit port. Le film était projeté sur la façade d’une grande maison. Nous, on jouait sur la jetée. À la nuit tombée, au beau milieu du vent avec nos guitares, on avait l’impression d’être en mer. C’était grandiose et épique !

 

Killian Bouillard, pouvez-vous nous présenter Bleu Pétrole ?
Avec Tilmann Volz, nous nous sommes réunis en 2014. Nous évoluions alors chacun dans des groupes différents avec des esthétiques musicales différentes : pour ma part, plutôt des musiques du monde, méditerranéennes, et pour Tilmann, d’abord un univers pop folk, puis, progressivement, la musique populaire américaine. Nous avions envie de jouer ensemble et comme nous avions tous les deux un attrait pour l’image et une conception colorée de la musique, nous nous sommes dit que ce serait bien de se retrouver autour de la composition d’une musique de film en vue d’un ciné-concert.

La bande son de « Finis Terrae », achevée en 2015, est le fruit de cette rencontre. Pourquoi avez-vous choisi ce film-là ?
Nous avons mobilisé des gens qui avaient des connaissances en cinéma pour essayer de trouver un film. On nous a rapidement parlé de la filmographie de Jean Epstein et après avoir visionné plusieurs de ses films, nous avons opté pour « Finis Terrae ». Ce film nous semblait laisser la place à la musique, l’écoute, la contemplation. Nous avions déjà commencé à travailler musicalement avant d’avoir trouvé ce long-métrage et quand nous avons passé nos enregistrements en le visionnant, cela fonctionnait. En quelque sorte, le film est venu à notre rencontre puis on s’est adapté à lui. On a créé les arrangements, les enchaînements et les rebondissements afin de coller à la narration. Par la suite nous avons joué le spectacle en Bretagne, dans les Pays de la Loire et en Normandie. Comme le film traite des îles bretonnes et d’Ouessant, ce ciné-concert a trouvé un écho particulier en Bretagne.
Qu’est-ce qui vous intéresse dans cet exercice du ciné-concert ?
Avant tout, la recherche musicale. Le film est un élément extérieur qui vient contraindre la créativité, mais, en même temps, il enrichit, donne des idées. Cela nous conduit vers des pistes que l’on n’aurait pas forcément explorées nous-mêmes. Ensuite, c’est la dimension « spectacle vivant » du ciné-concert qui nous plaît. Dans un film, on sait exactement ce qui va se passer à telle ou telle seconde, mais, en concert, il reste toujours une place pour le hasard, les incertitudes ou les émotions du jour. Même après cinquante représentations, il peut survenir quelque chose de nouveau.

De quels instruments jouez-vous ?
Nous utilisons des instruments acoustiques, même s’ils sont sonorisés. Tilmann joue de la guitare folk. Je joue de la guitare flamenca. J’utilise aussi une guitare hybride, qui a été fabriquée par un luthier, sur demande, sorte de mélange de luth oriental et de guitare occidentale. Je joue aussi du setâr iranien, luth à manche long. On retrouve également dans notre ciné-concert des voix (mais pas de paroles), différentes percussions dont nous jouons tous les deux (tambourins, dafs, derboukas) et un peu d’harmonica.

Avez-vous composé pour d’autres films ?
Avant le Covid, nous avions finalisé notre deuxième création, sur le film « Une femme a passé » de René Jayet (1929). Nous avons donné quelques représentations avant que le confinement ne nous empêche de poursuivre la diffusion de ce ciné-concert. Avec Tilmann, nous gardons aussi toujours dans un coin de notre tête le projet de faire un ciné-concert pour le jeune public.
Dominique Ivaldi

 

FINIS TERRAE

DE JEAN EPSTEIN (1929)

Film muet – France – N&B – 85 min.
Avec Jean-Marie Laot, Ambroise Rouzic, Malgorn, François Morin.

« Finis Terrae », dernier film muet de Jean Epstein, oscille entre poésie, documentaire et fiction, l’histoire se déroule sur les îles d’Ouessant et de Bannec séparées par le passage du Fromveur. Le début du film présente quatre hommes qui travaillent à Bannec à la pêche et au brûlage du goémon. Par accident l’un d’entre eux se blesse et tombe gravement malade…
Ce film s’offre aujourd’hui à nous comme une peinture d’une époque, d’un monde social, d’une vie bien particulière. La simplicité narrative permet de porter pleinement attention à l’aspect pictural des scènes, aux chorégraphies individuelles et collectives que forment les mouvements des personnages.
Avec le soutien de l’Agence Nationale pour le Développement du Cinéma en Régions.

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