Charles-François Brejon – Édito

J’aime bien voir ma fille jouer. Pour un papa, c’est toujours un drôle de spectacle. À trois ans, je remarque qu’elle a déjà bien grandi. Elle est optimiste et enjouée, prend conscience de ses forces, de ses intérêts, de ses talents, et son imaginaire prend de plus en plus de place.
Quand je regarde comment grandit ma fille, je ne peux pas m’empêcher de penser au festival Sacrée Musique.
Car oui, le festival a déjà trois ans. C’est si proche et si loin à la fois : si proche quand on considère le chemin qu’il reste à parcourir pour s’installer durablement dans le cœur des Varois ; si loin tant ce projet a évolué et grandi pour proposer des concerts illuminés à la bougie toujours plus variés, avec des chœurs de haut niveau artistique.
Avec une première édition 2020 annulée à cause du Covid, l’accouchement avait été difficile. S’en sont suivies deux belles éditions encourageantes : des concerts remplis, une couverture médiatique inattendue, deux-cents bénévoles rejoignant l’aventure, l’enthousiasme général du public mesuré tant sur les réseaux sociaux qu’à l’applaudimètre…
Sacrée Musique rempile donc pour une troisième édition pleine de promesses, à commencer par la programmation musicale de grande qualité : deux chœurs anglais parmi les plus reconnus au monde, Apollo5 et The Gesualdo Six ; deux chœurs d’enfants avec la Maîtrise Notre-Dame de Paris et l’Académie Musicale de Liesse ; les polyphonies corses du Chœur de Sartène toujours aussi populaires ; un mariage détonnant et festif entre gospel et classique avec le Gospel Philharmonic Experience ; le chant choral sacré avec les sublimes chœurs La Sportelle et Les Éléments ; et enfin deux ensembles 100% féminins, en chant grégorien avec In Montana et en musique du monde avec Les Itinérantes, trio de jeunes femmes qui s’annonce comme l’une des belles surprises de cette année.
À trois ans, je vois aussi que la personnalité de ma fille commence à se définir davantage, qu’elle construit son identité. Pour Sacrée Musique, cette identité s’est forgée à travers les éditions passées, de nombreuses rencontres marquantes, mais aussi certains faits d’actualité. Comme beaucoup, nous avons été profondément marqués par les récentes émeutes urbaines. Dans ce contexte, la culture n’est pas anecdotique ou optionnelle, loin de là.
Albert Camus estimait que « sans la culture, et la liberté qu’elle suppose, la société n’est qu’une jungle ; c’est pourquoi toute création authentique est un don à l’avenir. » On ne saurait trop remercier ici nos partenaires et soutiens locaux, conscients de l’importance de la culture dans une société fracturée par de multiples crises.
Sacrée Musique a ainsi pris une orientation éducative et solidaire qui fait désormais partie de sa raison d’être, à part entière. Cela passe par l’organisation de masterclasses en lien avec les élèves du Conservatoire TPM ; des ateliers avec des associations comme les Apprentis d’Auteuil, Le Rocher Oasis des Cités, le réseau de l’UDV ; une présence en EPHAD et en établissement scolaire ; des concerts participatifs, comme cette année au Centre pénitentiaire de Toulon-La Farlède. Donner une place centrale à ces initiatives est dans l’ADN du festival.
La culture est une arme d’instruction massive qui bâtit la fraternité d’aujourd’hui et la paix de demain. Chaque pas compte.

Beau festival à tous !

Charles-François Brejon
Responsable développement
du festival Sacrée Musique

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Stéphane
Bern

Parrain du festival Sacrée Musique.

“Ce que je trouve admirable dans le festival Sacrée Musique, c’est de faire vivre, par l’alliance de la lumière et de la musique sacrée, toutes ces chapelles, églises, basiliques et cathédrales de notre pays qui ont traversé les âges. Je pense que tous, sans exception, nous pouvons être touchés par cette beauté qui nous élève et nous fait du bien.”