Charlott – L’art de la pensée
C’est entourée de ses grigris et de ses amulettes que Charlott nous livre ses secrets. Elle nous plonge dans son univers fantasmagorique en créant des œuvres inspirées des images, des couleurs et des formes en tout genre qu’elle conserve précieusement dans sa tête.
Parle-nous de cette œuvre « Seems to be in the air » en réponse à cette pandémie.
C’est assez difficile pour moi de mettre des mots sur ma peinture car ma façon de travailler est très spontanée. Lorsque j’ai appris que le virus avait une durée de vie de deux ou trois heures dans l’air, j’ai eu cette vision de particules flottantes autour de nous, invisibles. J’ai ressenti le besoin d’exorciser cette « chose ». Inconsciemment, j’y ai ajouté des couleurs. On y décèle une certaine acidité, les formes peuvent d’ailleurs faire penser à des bonbons. C’était probablement une manière pour moi de me rassurer vis-à-vis de cette nouvelle inquiétante. C’est un mélange de sensations et d’images, auquel j’étais confrontée : une certaine douceur opposée à l’agressivité que représente ce virus.
Qu’est-ce qui t’a donné envie de devenir plasticienne ?
Ce n’est pas vraiment une envie. Je me suis plutôt autoproclamée plasticienne. Je peins depuis longtemps et j’ai pris conscience que j’aimais faire plein d’autres choses. On vit dans un monde où on nous dit : « Tu devrais faire ça et t’y cantonner, parce que les gens vont être perdus si tu pars dans tous les sens. » Il te faut un fil conducteur. Mais si les gens sont perdus, ce n’est pas grave, car moi je me suis trouvée. J’ai arrêté de m’excuser d’être moi-même, d’obéir à certaines règles. Je fais ce que j’ai envie de faire au moment où j’en ai envie. En ce moment je fais du crochet, mais peut être que demain je referai du collage, du graphisme, de l’illustration ou même de la sculpture ! Si j’ai envie de faire de la peinture abstraite ou réaliste, c’est mon choix. De nos jours, on doit mettre des mots sur tout, alors je suis plasticienne car c’est le terme qui me décrit le mieux.
Tu te définis comme collectionneuse, et observatrice. Tes œuvres décrivent le monde qui t’entoure ?
Je suis complètement une collectionneuse. Chez moi, il y en a de partout et c’est ce qui me permet de me sentir bien. J’ai besoin d’être entourée de plein de choses. Chaque grigri, ou amulette comme je les appelle, me renvoie à un souvenir et m’apporte de la joie au quotidien. Je ne me verrais pas créer dans un endroit vide de tout, je me sentirais paralysée. On peut dire que je suis collectionneuse aussi dans ma création. Je conçois mes œuvres avec des bouts d’images qui me reviennent en tête. Au fur et à mesure, j’assemble ces morceaux et le résultat varie selon ce à quoi je pense. Créer ça m’est vital, je le fais dès que je me réveille. Pendant que mon café coule je vais tomber sur une perle, puis un crayon et un papier et je commence à créer avant même que mon café soit prêt. J’accumule des quantités de choses de partout. C’est comme ça que je me sens bien.
Tes projets actuels ?
Je vais bientôt ouvrir un concept store/cabinet de curiosités au 24 rue Pijeaud, à Sanary-sur-Mer ! Il s’appellera «Archétype» et vous pourrez y retrouver mes œuvres, il y en aura pour tous les goûts. Le concept de ce magasin sera basé sur l’upcycling, cette nouvelle mode qui donne une seconde vie aux objets, et dans lequel toutes les pièces seront uniques. Je ne veux pas en dire trop mais j’ai vraiment hâte de pouvoir vous le faire découvrir.
Interview de Charlott :