Christophe Mendoze – L’art, une histoire de famille.
Exposition du 2 au 25 février à la Galerie Cravéro au Pradet.
Robert Mendoze était un des peintres co-fondateurs du fameux groupe 50 au milieu du siècle dernier. Ce peintre figuratif toulonnais est connu dans le monde entier. Son fils Christophe s’efforce de faire vivre son œuvre et nous offre à la Galerie Cravéro une exposition où il présente également les œuvres de sa mère et de son oncle.
Robert Mendoze est de l’école toulonnaise du milieu du XXème siècle, qu’est ce qui caractérise sa peinture selon toi ?
Son authenticité : c’est quelqu’un qui est venu à la peinture par prédisposition. Certaines œuvres, dans son enfance, avaient attiré son attention et il était toujours en train de créer des choses. C’est un artiste qui n’a jamais voulu faire de commercial, et sa peinture a évolué avec le temps, même s’il est resté un peintre figuratif toute sa vie. Il est toujours resté ferme sur ses valeurs. Il était internationalement connu, peut-être plus encore aux Etats-Unis et au Japon qu’en France.
Il aimait notre région avant tout ?
C’est un grand amoureux de sa ville et de sa région natale. Il a habité à Toulon, puis a rencontré ma mère et ils se sont établis à Sainte-Anastasie. Il puisait ses sujets à Sainte-Anastasie, à Besse-Sur-Issole, à Forcalqueiret, à Brignoles… Il a peint quantité de toiles sur notre hameau, mais jamais deux identiques. Il a peint les vignes, les champs de blé, des scènes de rocailles derrière la maison, avec un mixte entre végétation et roches qui affleurent. Il faisait aussi des marines : à Hyères, au Brusc à Six-Fours, à Toulon avec la rade ou le petit port du Mourillon, ou encore à la baie de Tamaris.
Tu as choisi d’exposer ton père en compagnie de ta mère et de ton oncle cette fois-ci…
Pour mon père, je vais montrer trois de ses principales techniques, la peinture à l’huile, sa discipline reine, le dessin, sa base, et l’aquarelle, une des dernières techniques qu’il a explorées. Il y aura des œuvres de toutes les époques à partir des années 70, et cette fois-ci elles seront toutes à la vente, ce n’est pas souvent le cas. Jeanine, ma mère, était la muse de mon père, ils se sont rencontrés au début des années 50 et elle a toujours été à ses côtés. Elle avait un bon coup de crayon également et s’est mise à l’aquarelle en 87. Quand mon père est décédé, j’ai décidé d’exposer ses tableaux, qui sont de bon niveau. Elle crée des paysages, des marines, des natures mortes. Quant à mon oncle, Enri Mendoze, il a fait une carrière de guitariste classique. Lui aussi dessinait bien, et il a fréquenté les Beaux-Arts avec mon père. Son style un peu différent, mais il a le sens de l’équilibre, de la couleur, c’est bien dessiné et de bon goût, il travaille à la gouache.
Ton père a co-fondé le fameux groupe 50, peux-tu nous en dire plus sur ce groupe pour nos lecteurs ?
A la base, c’est un groupe d’ami(e)s, issus de l’école des beaux-arts. Ils ont eu l’idée de créer ce groupe en 1950. Ils ont tous eu les mêmes professeurs : Eugène Baboulène et Henri Pertus. Ils discutaient peinture et organisaient des expositions, dont une grande partie au Musée d’Art de Toulon. Ces échanges les ont aidés à s’élever dans leur art. Ils invitaient des artistes reconnus et des peintres du cru. Ces salons du groupe 50 étaient d’un excellent niveau, reconnus par tous les pairs. Cela a participé à leur créer une réputation. Il y avait plusieurs peintres co-fondateurs, Pierre Anfosso, Jacques Burois, Gilbert Louage, Monique Ducreux, mon père, Monique Roy et Lucien Long un sculpteur. Leurs professeurs étaient invités, ainsi que d’autres artistes. Ils ont participé à la renommée de Toulon et le groupe leur a permis d’exposer partout en France.
Fabrice Lo Piccolo
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Agenda Cité des Arts : « L’art, une histoire de famille » – Galerie Cravéro