CHRISTOPHE MENDOZE – Un âge d’or de la peinture toulonnaise.

Arts plastiques

« La mer selon Robert Mendoze »

Saint-Mandrier, domaine de l’Hermitage

Du 9 au 24 juillet.

« Robert Mendoze et sa terre. »

Ollioules, la Criée aux Fleurs, du 30 juillet au 15 août.

 

 

Robert Mendoze était un des peintres co-fondateurs du fameux groupe 50 au milieu du siècle dernier. Ce peintre figuratif toulonnais a, dès les quinze premières années de sa carrière, accumulé les grand prix de peinture et est connu dans le monde entier, plus de la moitié de ses œuvres sont par exemple vendues aux Etats-Unis. Son fils Christophe s’efforce de faire vivre son œuvre et nous offre cet été deux expositions complémentaires à Saint-Mandrier et à Ollioules.

 

Robert Mendoze est de l’école toulonnaise du milieu du XXème siècle, qu’est ce qui caractérise sa peinture selon toi ?

Son authenticité :  c’est quelqu’un qui est venu à la peinture par prédisposition. Certaines œuvres, dans son enfance, avaient attiré son attention et il était toujours en train de créer des choses et d’amuser ses frères et sœurs. C’est un artiste qui n’a jamais voulu faire de commercial, et sa peinture a évolué avec le temps, même s’il est resté un peintre figuratif toute sa vie. Il a eu des périodes où il gagnait plus ou moins bien sa vie, car cela dépendait aussi des marchands qui travaillaient avec lui, mais il est toujours resté ferme sur ses valeurs.

 

Quelles seront les pièces présentées dans ces deux expositions ?

C’est la première fois que j’organise des expositions autour d’un thème en particulier. A Saint-Mandrier, elle s’intitule « La mer selon Robert Mendoze ». Mon père était un paysagiste, il a peint beaucoup de scènes de terre mais aussi des marines. Il a énormément peint notre région, mais aussi la Bretagne. Il y appréciait la lumière, il aimait peindre la plage quand la mer se retire. Il faisait des campagnes d’une semaine à dix jours, où il peignait une toile le matin et une l’après-midi. C’est aussi la première fois où je vais exposer toute la palette de ses œuvres. Il est très connu pour ses peintures à l’huile, mais il a aussi réalisé des dessins, de la gouache, de l’aquarelle, du pastel. Nous montrons beaucoup d’œuvres inédites, jamais exposées, dont des toiles vendues à un marchand parisien que j’ai pu récupérer.

A Ollioules à la Criée aux Fleurs, nous montrerons aussi tout type d’œuvres, sur le thème de la Terre, de la gouache, des pastels, etc., de toutes périodes, dans une exposition intitulée « Robert Mendoze et sa terre. »

 

Il aimait notre région avant tout ?

C’est un grand amoureux de sa ville et de sa région natale. Il a habité à Toulon chez ses parents, puis a rencontré ma mère à Correns et en 66 ils se sont établis à Sainte-Anastasie. Il puisait ses sujets à Sainte-Anastasie, à Besse-Sur-Issole, à Forcalqueiret, à Brignoles… Il a peint quantité de toiles sur notre hameau, mais jamais deux identiques. Il a peint les vignes, les champs de blé, des scènes de rocailles derrière la maison, avec un mixte entre végétation et roches qui affleurent. C’est le seul peintre que je connaisse qui a vraiment abordé ce sujet, ce sont des toiles très intéressantes.

Il faisait donc aussi des marines : à Hyères, au Brusc à Six-Fours, à Toulon avec la rade ou le petit port du Mourillon, ou encore à la baie de Tamaris.

 

Il a co-fondé le fameux groupe 50, peux-tu nous en dire plus sur ce groupe pour nos lecteurs ?

A la base, c’est un groupe de copains et de copines, issus de l’école des beaux-arts. Ils ont eu l’idée de créer ce groupe, en 1950. Ils ont tous eu les mêmes professeurs : Eugène Baboulène et Henri Pertus. Ils discutaient peinture et organisaient des expositions, dont une grande partie au Musée d’Art de Toulon. Ces échanges les ont aidés à s’élever dans leur art. Ils invitaient des artistes reconnus et des peintres du cru. Ces salons du groupe 50 étaient d’un excellent niveau, reconnus par tous les pairs. Cela a participé à leur créer une réputation. Il y avait plusieurs peintres co-fondateurs : Anfosso, Leroy, Louage, mon père, Monique Ducreu et Lucien Long, un sculpteur. Leurs professeurs étaient souvent invités, ainsi que d’autres artistes : Boudot, Alloz, Vidal, Palmieri, Bartoli, Mattio, Colette Chauvin, Clavé, Audusseau et plus tard de plus jeunes peintres, comme Michel Dufresne ou Vonnick Lebreton. Ils ont participé à la renommée de Toulon et le groupe leur a permis d’exposer partout en France.