
Claudine D’Arco – Le théâtre prend ses quartiers d’été à Sanary.
Festival de théâtre à Sanary du 29 au 31 juillet
Du 29 au 31 juillet, le théâtre Galli de Sanary-sur-Mer accueille la cinquième édition de son festival d’été. Une programmation exigeante et éclectique, imaginée par Claudine D’Arco, directrice du théâtre, en collaboration étroite avec le comédien David Brécourt. Entre humour, classique et création contemporaine, la scène sanaryenne s’ouvre à tous les publics.
Comment est né ce festival ?
Il y a cinq ans, une production nous a proposé l’idée d’un festival de théâtre d’été à Sanary. Il n’y en avait pas encore, alors qu’on sentait une vraie attente du public. On a voulu le construire sérieusement, et sur les conseils de Mathieu Madenian, j’ai proposé à David Brécourt d’en être le parrain. Il a accepté, et on travaille désormais main dans la main, ici à Sanary comme sur son propre festival à Aise.
Un fonctionnement original ?
Oui, on est en coréalisation avec les productions, ce qui est assez rare pour un festival estival. La ville met à disposition le théâtre Galli, la sécurité, la communication… Moi, je vais voir des spectacles, je reçois des propositions, je construis une programmation qui mêle spectacles d’humour, pièces de répertoire et créations contemporaines.
Comment s’est faite la sélection 2025 ?
J’ai eu un vrai coup de cœur pour « Les Marchands d’étoiles », que j’avais vu à Avignon il y a deux ans. C’est une pépite : quatre nominations aux Molières, prix du meilleur auteur contemporain en 2023, meilleure mise en scène en 2024… L’action se déroule dans un dépôt de tissu parisien en 1942, entre tensions familiales, secrets et amitiés brisées. C’est à la fois poignant et rempli de tendresse, avec une dose d’humour.
J’ai aussi retenu « Les Petites femmes de Maupassant », une pièce fine et drôle, adaptée de plusieurs nouvelles méconnues de l’auteur. On la jouera en extérieur, sur le parvis du théâtre, pour une ambiance estivale.
Et bien sûr, notre tête d’affiche sera Pierre Arditi ! Il viendra lire des textes qu’il aime, de Jean-Michel Ribes à Yasmina Reza, en passant par Philippe Delerm et Michel Onfray. C’est une immense joie de l’accueillir enfin au théâtre, lui qui avait tourné à Sanary pour « Le Sang de la Vigne », mais n’y avait jamais joué.
Il y aura aussi des spectacles plus légers ?
Oui, « Ados sur TikTok, Parents qui déblok » revient d’Avignon, c’est une comédie intergénérationnelle hilarante, parfaite pour une sortie en famille.
Et « Entre Ils et Elles », une pièce de boulevard pleine de rebondissements autour d’une colocation haute en couleurs. Il y en a pour tous les goûts !
Une nouveauté cette année ?
Oui, deux soirées auront deux spectacles à la suite. J’ai envie de faire monter en puissance ce festival. Avec le type de spectacle que nous programmons et une tête d’affiche comme Pierre Arditi, on franchit une nouvelle étape. Je suis confiante pour l’avenir du festival.
Quel accueil a reçu le festival les années précédentes ?
Très bon ! L’an dernier, nous avions plus de six-cent Sanaryens par soir. Sans oublier les vacanciers. Ça prouve qu’il y avait un vrai besoin de théâtre, dans une programmation culturelle estivale souvent tournée vers la musique et la danse. Les artistes sont ravis de venir : ils profitent de la ville, de la mer, du public chaleureux. Certains vont même tracter sur le marché !
Et côté billetterie, on propose des tarifs abordables, avec un abonnement à partir de trois spectacles.
Fabrice Lo Piccolo