Damien Bourletsis & Aude Accetta – Donner vie aux rêves.
N’arrête pas de rêver », du 6 au 23 janvier à l’Espace des Arts au Pradet (spectacle le 23 janvier)
Alors que Damien et Aude s’apprêtent à présenter « N’arrête pas de rêver » au Pradet, ils entraînent le public dans un voyage entre danse, poésie et images. Théïya, personnage central, guide ce parcours sensible où réel et imaginaire se répondent. Spectacle, ateliers et exposition offrent une immersion totale dans leur univers vivant.
La compagnie DBMotion est née de votre rencontre. Quelle impulsion a donné naissance à ce projet commun ?
Damien : Elle est née de la rencontre entre nos deux langages artistiques : la danse pour moi et la poésie pour Aude. Nous travaillions déjà ensemble autour de l’image (photo et vidéo) et il nous a semblé naturel de transposer cette complémentarité sur scène. Nos parcours sont distincts mais se répondent. La connexion artistique
que nous avons trouvée a fait émerger l’envie de développer une création vivante, sensible et porteuse d’émotions.
Votre présence au Pradet s’organise autour d’un triptyque : spectacle, ateliers, exposition. Pourquoi cette forme plurielle et, dans ce cadre, quel est selon vous le noyau essentiel de « N’arrête pas de rêver » ?
Damien : Nous défendons une approche transversale de la création. Réunir plusieurs formes d’expression artistique permet d’embrasser la richesse du projet et d’ouvrir plusieurs portes d’entrée dans l’univers que nous proposons. Dans un contexte où la diffusion classique se complexifie, investir différents lieux et formats est aussi une façon de rencontrer les publics autrement et d’inscrire la création dans le territoire. Nous cherchons avant tout à créer du lien et à rendre l’art accessible dans sa diversité. C’est dans cet espace relationnel que les rêves prennent forme et deviennent moteurs.
Aude : Pour moi, l’important est la reconnexion à soi et à son imaginaire.
D’où vient le personnage de Théïya, qui guide le spectacle ?
Aude : Théïya est née d’un geste photographique. Une série d’images sous-marines a déclenché l’écriture et a fait émerger cette figure mythologique. Elle relie l’invisible au visible, le rêve à la matière. Pour moi, c’est un espace de transmission : le personnage me permet de porter des textes intérieurs et existentiels sans les figer, en les incarnant par la poésie, la voix et le corps. Théïya traverse des états que chacun peut reconnaître : perte, transformation, renouveau.
La dimension pédagogique occupe une place importante. Comment articulez-vous ateliers et création ?
Aude : Je propose une méthode d’écriture intuitive qui part de l’image et de la sensation. Elle est accessible à tous et permet d’explorer sa créativité en douceur.
Damien : La transmission fait partie intégrante de nos parcours. Les ateliers prolongent l’expérience du spectacle : ils invitent à interroger son imaginaire, ses émotions, son rapport au mouvement et à la parole. C’est une manière de partager non seulement une œuvre, mais un chemin de création.
L’exposition photographique fait partie intégrante du projet. Comment dialogue t-elle avec le spectacle ?
Damien : L’exposition retrace le cheminement de Théïya dans différents environnements naturels. Elle prolonge la dramaturgie en offrant une lecture visuelle du parcours du personnage.
Aude : Chaque photographie fait écho à une poésie du spectacle. L’exposition propose une autre temporalité : elle invite à la contemplation et peut servir de seuil, avant ou après la représentation. Elle permet au public d’entrer dans l’univers de manière sensorielle et immersive.
Julie Louis Delage