DAMIEN CLAVÉ – Un nouvel illustrateur à la Galerie Lisa

>> En exposition permanente à Galerie Lisa à Toulon

Jean-François Ruiz, qui dirige la Galerie Lisa dans la Rue des Arts, est toujours à la recherche de nouveaux talents. Il a cette fois-ci découvert Damien Clavé sur l’île de la Réunion, et présente en exclusivité ses affiches de notre région dans la galerie toulonnaise, spécialiste des illustrateurs.

Comment s’est passée la rencontre avec la Galerie Lisa ?
Jean-François est venu sur l’île de la Réunion, où nous vivons, pour nous rencontrer et le feeling est passé dès le départ. Il a découvert mon travail grâce aux illustrations présentes à l’aéroport et dans les hôtels de l’île. Nous avons tissé un lien artistique. Mes illustrations étaient assez présentes dans le Sud-Ouest d’où je suis originaire, mais pas dans votre région. Explorer la Provence m’a ouvert de nouveaux horizons, j’ai pu découvrir une nouvelle végétation, une architecture et un style de vie différents. Au départ, j’ai travaillé à partir de photos. En dessinant ces lieux, je les ai fantasmés, et je les découvre aujourd’hui, et cela me donne envie de créer de nouvelles affiches. Je trouve que tout est inspirant ici, les couleurs, les lumières. Je découvre l’histoire aussi, Marcel Pagnol…

Au départ, tu travaillais sur toile, pourquoi t’es-tu tourné vers le numérique ?
Initialement, je travaillais la peinture, participant notamment à des concours de plein air quand je venais en vacances en métropole, où l’on avait un temps limité pour réaliser nos œuvres. Après avoir remporté quelques prix, je me suis dirigé vers des concours d’affiches, et c’est là que j’ai basculé vers le numérique. Au début, il m’a fallu le temps nécessaire pour comprendre les dégradés, les aplats, les ombres. À la Réunion, les premières affiches que j’ai créées ont eu un succès inattendu, dépassant nos attentes. C’était nouveau là-bas. Les gens venaient chez nous, nous appelaient, et bien que nous ne voulions pas vraiment transformer cela en un commerce, car j’étais professeur d’arts plastiques, la demande était là. Mon plaisir réside dans la création, dans le fait de voyager à travers mes illustrations. On a misé sur le côté artistique, avec des affiches numérotées. J’ai commencé par la Réunion, puis j’ai été sollicité à Tahiti, en Nouvelle-Calédonie, en Martinique, et aujourd’hui en métropole. Chaque région a ses particularités en France, mais je trouve la vôtre encore plus intéressante.

Parle-nous de ton travail sur les illustrations présentées à la Galerie, quelles sont tes favorites ?
La première illustration réalisée est celle du Fort Balaguier et est emblématique, mêlant modernité, avec un porte-avions, et un côté rétro avec le fort. J’aime aussi celle montrant Django Reinhardt au Mourillon, où l’on retrouve aussi cet aspect rétro. Mon approche consiste à capturer l’essence d’un lieu, à traduire son âme à travers des images qui représentent l’endroit, et à inclure quelques personnages qui apportent de la vie. Toulon, avec son rugby, son port, et son arrière-pays avec le Mont Faron, les oliviers, les cyprès, les pins parasols, m’inspire pour créer des affiches qui ont une âme. Parmi mes illustrations préférées on trouve aussi celle de La Mitre, celle de La Verne qui me rappelle La Réunion, celle des Halles de Toulon…

Comment réalises-tu une toile ?
Parfois, c’est une inspiration soudaine, et tout coule naturellement. Les œuvres les plus réussies sont souvent celles-là. Parfois, c’est plus classique, avec des croquis préliminaires. Quand je suis sur place, c’est plus facile, plus limpide. J’essaie de varier les points de vue sur la région, qui a été dessinée de nombreuses fois, en cherchant un angle qui fait la différence, une vision singulière qui rend hommage à la beauté de l’endroit.

Fabrice Lo Piccolo

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