
DOMINIQUE BAVIERA – L’art est un levier d’éveil, de lien social et d’attractivité pour La Seyne.
HORS-SÉRIE Arts Plastiques
Adjoint au maire en charge des Affaires culturelles, Dominique Baviera porte une politique artistique ambitieuse, transversale et ouverte à tous. Résidences d’artistes, galeries en centre-ville, street art, enseignement : à La Seyne-sur-Mer, les arts plastiques se vivent partout, tout le temps, et pour tout le monde.
Quels sont les grands axes de la politique en arts plastiques à La Seyne-sur-Mer ?
Depuis notre arrivée à la mairie, nous avons voulu impulser une politique culturelle ambitieuse, transversale, inclusive, et tournée vers tous les publics. Les arts plastiques et visuels s’y intègrent pleinement, aux côtés du spectacle vivant, de la musique, de la littérature, du théâtre ou encore des arts du cirque. Rien n’est laissé de côté.
Dans le domaine des arts plastiques, beaucoup de choses ont été réalisées en peu de temps. Nous avons réhabilité ou créé plusieurs lieux d’exposition : la Galerie Le Pressing, la Galerie Hoche, la Maison Pouillon, la Galerie de l’Office, et tout récemment la Galerie Perrin, qui incarne notre volonté d’ouvrir l’art au cœur de la ville et à ses habitants. Une nouvelle galerie est également en préparation à l’entrée de ville, à l’emplacement de l’ancien office de tourisme, pour compenser la fermeture actuelle de la Galerie Hoche.
L’École Municipale des Beaux-Arts joue aussi un rôle moteur…
Elle est au cœur de notre démarche éducative et artistique. Nous avons réintroduit une classe préparatoire aux écoles d’art nationales, avec le soutien de l’ESADTPM dans le cadre d’une convention-cadre. Ce partenariat nous permet d’accueillir des artistes intervenants et de proposer des projets pédagogiques en lien avec des structures de niveau supérieur. Nous avons aussi adhéré à l’APPEA, le réseau national des écoles proposant une classe préparatoire artistique, ce qui est un gage de qualité. Nous visons désormais le label national. Côté enseignement, nous avons développé des cours le samedi matin, intégré une spécialité céramique, et renforcé les liens avec les collèges et lycées du territoire, tout en initiant des projets spécifiques de médiation avec les publics dits empêchés.
Les résidences d’artistes font partie de vos priorités. Pourquoi ?
Ce sont des moteurs de création, de dialogue, et d’ancrage dans le territoire. Nous avons mis en place une politique active d’accueil d’artistes en résidence dans plusieurs lieux : l’École des Beaux-Arts, bien sûr, mais aussi l’Espace Tisot, et les Chapiteaux de la Mer et la bibliothèque Armand-Gatti en lien avec Le PÔLE, Arts en circulation. Nous offrons un logement dédié aux artistes pour permettre des résidences longues, enrichies d’interventions dans les écoles ou les galeries. Et à la Galerie Le Pressing, les expositions des résidents et des élèves de la classe préparatoire dialoguent avec ces créations.
Vous insistez sur la gratuité et l’accessibilité. Cela passe aussi par l’art dans l’espace public ?
Tout le monde n’ose pas franchir le seuil d’une galerie. Il est donc essentiel de faire sortir l’art dans la rue. C’est le sens du MiniFest, notre festival de street art, qui permet à la ville d’évoluer comme une galerie à ciel ouvert. Nous avons la chance de pouvoir compter sur la générosité des artistes, qui nous cèdent souvent des œuvres — y compris des sculptures monumentales. Nous mettons également en valeur ces formes dans le jardin du musée Balaguier, qui sera reconfiguré à la rentrée pour renforcer son rôle de pôle artistique en plein air.
Chaque lieu d’exposition a-t-il une ligne artistique définie ?
Certains lieux ont effectivement des spécificités. La Maison Pouillon se prête bien aux installations en volume. Le Pressing est réservé aux élèves des Beaux-Arts, à la classe prépa et aux artistes en résidence. La Galerie Perrin, elle, est davantage destinée aux acteurs culturels locaux et se veut ouverte sur le quartier, dans une dynamique de proximité. Mais ce qui nous guide avant tout, c’est la qualité artistique. Un comité de sélection évalue chaque dossier sur la base de critères exigeants. Nous voulons promouvoir la pluralité des formes, la diversité des approches. Notre mission est avant tout une mission de service public : créer de l’éveil, de la richesse intellectuelle, du lien social, et renforcer l’attractivité de La Seyne. Un euro investi dans la culture rapporte toujours bien plus que l’ignorance.
Nous formons aussi nos agents d’accueil pour qu’ils soient capables de guider, d’expliquer, de transmettre. Et les retours du public sont excellents. Il y a une vraie attente d’un accueil chaleureux, d’un discours accessible, sans jamais sacrifier l’exigence.
Fabrice Lo Piccolo