Dossier spécial : Théâtre Galli – Julien Dassin – Mélodies d’hier, émotions d’aujourd’hui.

Joe Dassin Story, samedi 11 octobre au Théâtre Galli

Julien Dassin rend hommage à son père dans « Joe Dassin Story », un spectacle mêlant émotion et énergie. Musiciens et choristes sur scène invitent le public à partager ces chansons dans une ambiance conviviale. Sincère et accessible, il fait redécouvrir ce répertoire avec chaleur et sensibilité.

Comment est né le spectacle « Joe Dassin Story » ?
À l’origine, je n’avais pas prévu de me consacrer uniquement à mon père. J’ai commencé par le théâtre, puis par un tour de chant autour de Montand, Piaf, Brel… avec quelques chansons de Joe Dassin. Mais très vite, le public m’a demandé d’aller plus loin. C’est en l’écoutant que j’ai compris qu’il y avait un vrai désir de redécouvrir ce répertoire. Finalement, ce spectacle est né de cette rencontre entre mon envie de chanter et l’attente des spectateurs. Aujourd’hui, il m’emmène dans le monde entier.

Sur scène, vous n’êtes pas seul : vous êtes entouré de musiciens et de choristes. Qu’est-ce que cette énergie collective apporte à l’univers de Joe Dassin ?
Joe Dassin, c’était une musique généreuse, festive, faite pour être partagée. Sur scène, nous sommes une dizaine, musiciens et choristes compris. Cette énergie collective est indispensable pour retrouver l’esprit de ses chansons. Et partout où nous jouons, l’accueil est impressionnant. En France, comme en Europe de l’Est ou en Amérique, ces chansons réveillent les mêmes souvenirs. Elles sont devenues universelles, liées à des moments de vie, à l’insouciance, à la jeunesse.

Comment avez-vous choisi les chansons qui composent le spectacle ?
C’est une question simple en apparence, mais en réalité complexe. Rien qu’avec les standards, on dépasse déjà deux heures de concert. Si l’on devait ajouter toutes les chansons que le public réclame, on pourrait tenir cinq heures. Il a donc fallu sélectionner, en gardant bien sûr les incontournables, mais aussi en variant selon les pays. En Europe de l’Est, par exemple, « Takata » est un immense succès, parfois plus populaire encore que « À toi ». En France, c’est l’inverse. Et à chaque spectacle, les spectateurs demandent toujours ce que nous n’avons pas chanté. Ce répertoire est si riche qu’il faudrait presque un deuxième spectacle pour tout honorer.

Parmi ces chansons, y en a-t-il une qui vous touche particulièrement ?
Oui, « Le Costume blanc ». C’est une chanson assez méconnue, mais très forte. Elle raconte l’histoire d’un chanteur qu’on sort de sa boîte comme un pantin, qui monte sur scène, puis redevient un homme ordinaire une fois le rideau tombé. C’est une métaphore très juste du métier d’artiste. Pour moi, elle résume à la fois la beauté et la fragilité de cette vie.

Après avoir raconté l’histoire de Joe Dassin dans « Il était une fois nous deux », avez-vous vu ses chansons différemment ?
Oui, absolument. Écrire ce livre m’a obligé à replonger dans son parcours, à revoir certains détails, à retrouver des témoignages. Cela m’a permis de mieux comprendre la genèse de ses chansons, leur lien avec sa vie et avec son époque. Sur scène, je ne les interprète plus tout à fait de la même façon. Le livre m’a rapproché de l’homme derrière l’artiste, et je crois que cela transparaît dans ma manière de chanter aujourd’hui.

Après tous ces hommages, avez-vous envie de créer vos propres chansons ?
Pour l’instant, non. Pourquoi vouloir écrire des chansons médiocres alors que je peux interpréter des chefs-d’œuvre existants ? Je préfère me concentrer sur l’œuvre de mon père et la partager de la meilleure façon possible.

Julie Louis Delage