Mosimann – Je veux que chaque concert soit une expérience unique.
Mosimann, le 8 novembre à l’Espace Malraux à Six-Fours.
Entre scène et studio, le varois Mosimann fait de chaque concert un moment unique. DJ, chanteur et compositeur, il dévoile son univers musical et son concept Dream Tracks, où chaque performance devient une nouvelle expérience.
Tu seras à Six-Fours pour un concert complet. Que représente ce retour “à la maison” ?
C’est un vrai plaisir. Revenir ici, c’est toujours particulier : j’ai grandi dans la région, j’y ai mes amis, ma famille, mes premiers souvenirs de scène. Mais c’est aussi un peu plus de pression. Quand tu joues devant les tiens, tu veux forcément que tout soit parfait. Ce n’est pas la même sensation que de te produire à l’autre bout du monde : il y a un attachement émotionnel, presque intime. Et pour ceux qui veulent me voir dans le Sud, je ferai également une date à Marseille en avril 2026, une autre occasion que j’attends avec impatience pour partager la même énergie.
Tes prestations sont réputées pour leur intensité. Tu chantes, tu joues, tu improvises. Que représente la scène pour toi ?
C’est la finalité de tout ce que je fais. La scène, c’est l’exutoire ultime, la libération après des heures passées en studio. C’est le moment où tout devient concret, où la musique prend vie dans le partage. Ce que j’aime, c’est que chaque concert soit différent. J’improvise beaucoup : je regarde qui a joué avant moi, comment réagit le public, et je construis autour de ça. Mon objectif, c’est qu’une personne qui me voit deux fois dans la même semaine vive deux expériences totalement distinctes.
On te décrit souvent comme “le plus underground des DJ populaires”. Tu t’y reconnais ?
Oui, assez. Je n’aime pas les frontières musicales. J’ai toujours voulu rester libre, passer de la House à la pop, de la performance scénique à la chanson, sans chercher à coller à une case. Ce n’est pas une posture, c’est simplement ma manière naturelle de créer. Si un morceau me paraît trop formaté, je préfère le donner à un autre artiste. C’est aussi pour ça que j’écris et compose pour d’autres : cette diversité nourrit ma propre musique.
Ton concept des Dream Tracks a pris une ampleur impressionnante. Comment est née cette idée et qu’y cherches-tu ?
C’est venu d’une envie de renouveler le lien entre création et public. Je me suis inspiré de ces photographes qui vont à la rencontre de gens au hasard pour capturer une image unique. J’ai voulu faire pareil avec la musique : laisser les gens me proposer des idées et voir jusqu’où ça pouvait aller. Certaines sont complètement inattendues : Karine Le Marchand voulait un morceau avec des bruits d’animaux par exemple. Ça me sort de mes habitudes et ça rend la musique plus vivante. Et puis, c’est une façon de rappeler que la création peut être collective, ouverte, libre.
Ton nouveau single « Halo », avec le producteur polonais Tribbs, est le premier extrait d’un futur album né de ce concept. Quelle sera sa direction ?
Halo marque un point de départ. L’idée, c’est de prolonger l’esprit des Dream Tracks à travers un album collaboratif international. J’aimerais créer un morceau par pays, avec des artistes de cultures différentes, pour construire une sorte de carte du monde des rêves. Ce projet reflète ce que je crois profondément : la musique doit dépasser les genres, les formats, les frontières.
Si tu devais résumer ton rapport à la création en un mot ?
Exutoire. La création, c’est viscéral, c’est ce qui me relie aux autres et me fait avancer.
Julie Louis Delage.