Dossier spécial Tisot – Vincent Lechat – Une programmation vivante et un soutien aux artistes.

Saison culturelle 25/26 de l’Espace Tisot

 

Directeur des affaires culturelles de La Seyne-sur-Mer et programmateur du Centre Culturel Tisot, Vincent Lechat défend une programmation musicale vivante et diversifiée, entre têtes d’affiche nationales, artistes émergents et résidences. Il nous présente les concerts de la saison.

 

Comment construis-tu la programmation de Tisot ?
Je n’ai pas vraiment de contraintes. J’oriente la programmation vers les concerts et les musiques actuelles : c’est mon cœur de métier et je fais ça depuis des années. Je travaille avec un réseau de producteurs. Depuis un an et demi que je suis à la tête des affaires culturelles et de la programmation de Tisot, j’ai essayé d’instaurer un nouveau rythme : deux saisons par an, de février à mai et d’octobre à décembre. Cela crée une récurrence qui donne l’habitude au public de venir régulièrement au centre. La salle se prête très bien aux concerts, même si on continue à programmer du théâtre, de la danse et à accueillir des compagnies locales.

 

Comment sélectionnes-tu les artistes et les dates ?
Je fais une veille constante sur l’actualité des artistes et je reçois aussi beaucoup de propositions de tourneurs. On construit les dates en fonction des tournées : c’est plus simple d’insérer une date dans un itinéraire qui passe par le sud. On essaie de se caler entre des salles comme le Sismik, la Paloma ou l’Espace Julien. On fait une annonce globale de saison pour l’automne, puis on rajoute des dates au printemps.

 

Quels sont les temps forts de cette fin d’année ?
On a un très beau line-up : le 10 octobre, Tyreek Mc Dole, chanteur de jazz américain d’origine haïtienne et floridienne, lauréat du concours international Sarah Vaughan 2023. À vingt-cinq ans, il incarne la nouvelle génération du jazz, mêlant influences caribéennes et new-yorkaises. Le 6 novembre, GiedRé, dans un style totalement différent. Elle présente son “maxi best-of sans frites” – de la chanson française humoristique et engagée –, avec Hélène Piris en première partie, chanteuse et violoncelliste qui dénonce par l’humour notre monde ultralibéral et capitaliste. Le 15 novembre, Charlie Winston. Son nouvel album « Love Isn’t Easy » sort le 10 octobre. Il explore l’amour sous toutes ses formes, avec son groove funk et son côté solaire. On est contents de l’avoir en début de tournée. Il reste des places d’ailleurs. Et le 29 novembre, Mathias Malzieu. C’est une lecture-concert de son dernier roman « L’homme qui écoutait battre le cœur des chats », l’histoire d’un couple qui se remet d’une fausse couche racontée par… leur chat. On devrait rire, pleurer et danser un peu. Cela colle parfaitement à son univers.

 

Tu as aussi développé l’accueil d’artistes en résidence. En quoi cela consiste-t-il ?
En complément des concerts payants, on propose des résidences avec restitution gratuite. On a par exemple accueilli Ohm Sweet Ohm ou Never Give Up (hardcore). En janvier, on reprend avec Tenor Madness Trio – avec Gérard Morin, figure historique de la scène jazz locale – en résidence cinq jours, avec concert gratuit le 16 janvier.
On développe aussi l’utilisation de notre studio : on le met à disposition pour des captations sonores et vidéos. Les groupes repartent avec un live filmé en multicaméra pour alimenter leur chaîne YouTube ou démarcher des salles. Nos équipes techniques assurent le montage mais les artistes repartent aussi avec les fichiers bruts pour faire leurs propres mix. C’est un support de qualité professionnelle et les groupes sont ravis. On est ouverts à tous les styles et toutes les candidatures. En octobre, par exemple, on accueille le groupe de métal Eon (La Garde) avec restitution le 27 février. On va aussi accueillir les frères Belmondo pour une résidence en octobre et leur concert aura lieu le 30 avril 2026. On pense pouvoir attirer ainsi des productions nationales.

 

Et pour la suite, quelles têtes d’affiche sont déjà confirmées ?
Pour la deuxième partie de saison, on a déjà annoncé le 7 mars : Ballaké Sissoko et Piers Faccini (folk occidentale et kora malienne) ; le 14 mars, Terrenoire ; le 19 mars : Sinclair pou son album best-of avec des titres revisités et des inédits, le 25 avril : Bertrand Belin, un artiste français qui se distingue et que je trouve magnifique. Le Belmondo Quintet suivra ensuite. D’autres dates viendront compléter cette programmation en construction.

 

Fabrice Lo Piccolo

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