ÉCUME – Lachez prise.

Vous avez pu le découvrir dans notre première session des Nuits T, l’émission live créée en commun par le Centre Culturel Tisot, Radio Active et Cité des Arts. Ecume dévoile dans chacun de ses live une sensibilité à fleur de peau. Vous pouvez retrouver sur YouTube un superbe live enregistré au Telegraphe, où vous retrouverez son univers singulier et poétique, entre chanson française et rock à la Noir Désir. Nous le remercions infiniment, car il a composé à l’occasion de la sortie de ce magazine une chanson spécialement pour nous : « Ailleurs ». Alors, lachez prise…

Ecume, c’est la nature, la mer, le reflux, l’éphémère… Dans quoi te retrouves-tu le mieux ?

Écume, c’est d’abord un mot qui me ramène phonétiquement à la douceur, qui m’apaise et introduit la poésie retrouvée dans mon travail. Je trouve intéressant que ce mot puisse se passer d’article et qu’il se suffise à lui-même. J’aime aussi l’idée qu’Aphrodite, déesse de la beauté, de l’amour et du plaisir soit née de l’écume (Aphros en Grec). Je me retrouve dans ce mot et ce qu’il représente. La nature en effet, la musique et le rythme qui s’en dégagent, le va et vient des vagues, la respiration de la terre… J’entends ces choses là et je m’en inspire beaucoup. L’éphémère ou l’effet mer (ha ha) devient une philosophie qui me permet de rester humble, d’accepter le changement et savoir me remettre en question mais c’est aussi ouvrir le champ des possibles dans l’éternité de l’instant.

Tu dégages beaucoup de sensibilité, d’émotion en live, c’est l’effet que te fait la scène ?

Je recherche une forme de transe, de lâcher-prise. J’essaie de sortir de moi, de ressentir ce qui se passe autour, d’intégrer la force collective et la rendre chargée d’émotions. Quand je me trouve sur scène, c’est peut- être le seul moment où j’assume entièrement mon être, où je trouve de l’assurance et n’ai pas peur de dévoiler mes sentiments les plus intimes. Sur scène, pas de questions à poser, seulement des réponses à donner. C’est toujours un moment romantique et sacré à partager avec les autres mais aussi avec moi même.

A quel moment as-tu eu envie de passer d’auditeur à créateur ?

Depuis l’enfance, je voulais déjà faire mon «Pestacle» devant tout le monde. J’ai d’abord chanté les mots des autres, puis cela ne me suffisait plus, il fallait que je fasse sortir de moi une matière plus profonde, plus personnelle. Ceci m’a également motivé à devenir auteur, compositeur et interprète. C’est pour moi un challenge, le désir de revendiquer la Langue Française dans un paysage musical où elle est, selon moi, trop peu présente et où elle a encore beaucoup à faire valoir. J’ai présenté mes premières compositions et fait mes premiers pas sur une scène à l’occasion de Jam Sessions, à commencer par celles du Barathym à Toulon. On devient vite addict aux sensations que cela procure et on en redemande.

Aujourd’hui tu montes un duo avec un autre artiste de la région peux-tu nous en dire plus ?

J’ai beaucoup oeuvré en solitaire dans ma méthode de création. C’est une étape importante pour mieux se connaître, savoir ce que l’on veut et trouver son style. Malheureusement, on va souvent plus lentement dans l’exécution créative, on manque de retours et de critiques sur son travail. Aujourd’hui, j’aimerais donner de la couleur à ce projet, l’ouvrir à d’autres musiciens pour ressentir et partager de nouvelles émotions. Nous avons enregistré un titre en duo avec Vincent Troy (aujourd’hui au Canada) «Sur la roche» et sa contribution a apporté une dimension supplémentaire à l’univers d’Écume, ce qui m’a beaucoup touché. Depuis cette expérience, j’attends le jour où je monterai sur scène, mais cette fois-ci accompagné.