ÉRIC BLANCO – Voir et entendre la poésie

Les Eauditives
Du 6 au 29 mai dans le Var

Les Eauditives reviennent plus en formes que jamais. Différentes formes comme différents moyens de vous présenter la poésie. Voyageant au fil de l’eau, Eric Blanco et son équipe vous feront vibrer de toutes les façons artistiques possibles, pour présenter cette discipline bien vivace et vivante.

 

Cette année, le festival Les Eauditives repart explorer le territoire varois…

Les Eauditives est un festival itinérant à l’origine. L’eau circule, c’est le premier réseau naturel, on est traversé par l’eau. C’est aussi un lien naturel et humain entre la métropole et l’arrière-pays. Nous commencerons à Toulon et remonterons à contre-courant pour finir à Seillons-Source-d’Argens. Nous serons présents dans de nombreux lieux : des musées, des salles de spectacles, des écoles, des librairies…

 

Le festival prend de nombreuses formes, bien au-delà des lectures, est- ce une façon de diversifier les publics ?

Le cœur du festival est de donner à voir et entendre la poésie. Elle est éditée dans des livres, mais a toujours été présentée de façon orale, le livre n’étant qu’une partition. Dix ouvrages sortent à l’occasion du festival, dont ceux de Patrick Sirot, Gorguine Valougeorgis, Anne-Marie Jeanjean, Nicolas Richard et Alain Jugnon, qui les présenteront au Carré des Mots à Toulon, à la Médiathèque Chalucet et à la Librairie Les Lettres d’Hélène à St-Maximin. Il est également important de croiser les générations. Nous travaillons avec le public scolaire, collégiens et lycéens. C’est une façon de montrer que la poésie est toujours vivante. Les lycéens de Dumont D’Urville ont eu le choix entre des auteurs du festival et d’autres poètes, et majoritairement, sans le savoir, ils ont choisi des auteurs du festival. C’est une preuve que notre ligne éditoriale concerne tout le monde. Nous mettons aussi en avant la Langue des Signes Françaises, avec un grand événement à ce propos, Créations Sourdes, le 22 mai à la Médiathèque Chalucet. La poésie est, bien entendu, branchée sur l’actualité, elle permet de témoigner ou de réfléchir à ce qui nous arrive. Nous parlerons d’écologie, de situation sanitaire… A ce propos, je présente mon film documentaire, un bilan sur la situation de l’eau aujourd’hui. Les Eauditives a toujours été vigilant sur les mésusages de l’eau. Nous avons des droits et des devoirs envers l’eau. La frugalité sera la seule manière de survivre. Nous proposerons aussi de la musique, avec Lola et Elliot Allegrini, de jeunes violoncellistes talentueux, Elise Mouchoux, pianiste, ou Ferran Bartomeu Solera, flutiste. Ils accompagneront pour l’inauguration les étudiants de l’ESADTPM qui ont créé des installations inspirées par des auteurs du festival. Ce sera le 6 mai Jardin Alexandre Ier à Toulon, pour un spectacle total, une façon de rentrer dans cette poésie par des voies transversales. Le 27, nous aurons aussi une lecture-concert mêlant la poésie d’Emanuel Campo et la batterie d’Eric Pifeteau, une façon de refaire vibrer les textes qui passent par le livre, la voix et le corps du batteur. Parmi les formes originales, nous aurons même une soirée Poésie et Tarot au Telegraphe à Toulon.

 

Côté Arts Plastiques, vous avez toujours un partenariat avec l’ESADTPM ?

Cela fait six ans. Nous avons toujours les modules Poéssonies dirigés par Patrick Sirot, et les Furoshiki, des installations éphémères dans lesquelles des étudiants s’approprient les textes pour les faire migrer vers d’autres formes, encadrés par Sylvia Bonal et Patrick Lacroix. Dans cette même thématique, nous présenterons d’ailleurs une exposition à la Galerie Topic de Saint Raphaël, autour de dessin et écriture. Une fois que l’on prend un stylo, on ne sait pas où peut s’arrêter l’écriture et commencer le dessin.

Fabrice Lo Piccolo