F. UZAN, J. GAMBLIN, P. PAULY – Souvenirs de vacances

 On sourit pour la photo – Sortie le 18 mai.

A l’occasion de l’avant-première de « On sourit pour la photo » au Pathé La Valette, nous avons rencontré le réalisateur François Uzan et ses acteurs.
Ancien scénariste, il a choisi, pour son premier film, de réaliser une comédie émouvante : des retrouvailles familiales sur fond de vacances en Grèce.

 

Comment t’est venue l’idée de ce film ?

F.U. : J’étais parti en vacances avec mes parents, il y a onze ans, et en rentrant j’en ai parlé à mon ami Anthony Lancret, un des producteurs du film, qui m’a donné l’idée d’en faire un film. Comment se passent des vacances en famille quand les enfants sont trentenaires ? C’est un film empreint de nostalgie souriante. Thierry, le père a un rapport maniaque au passé, il conduit sa voiture en regardant toujours dans le rétroviseur et son couple va droit dans le mur. C’est une déclaration d’amour aux souvenirs mais aussi au futur, qu’il ne faut pas négliger. C’est une comédie, avec des morceaux de mélancolie dedans, une comédie de vacances, familiale et de reconquête. Elle se passe en Grèce, dans un décor idyllique. Quand Thierry regarde les photos de leur précédent voyage, il y a vingt ans, la Grèce a changé, mais surtout c’est nous devant les monuments, et nous avons encore plus changé. Le personnage de Thierry n’a pas compris. Il essaie de reproduire leurs vacances à l’identique, mais des catastrophes nouvelles surviennent.

 

Comment le film est-il accueilli lors des avant-premières ?

F.U. : Le public rit mais pas toujours aux mêmes moments, c’est intéressant. Pour moi, un bon film, c’est comme un diner entre amis : il faut parler de choses personnelles, de choses sérieuses, mais aussi que l’on rie à plein de moments.

 

Comment s’est fait le choix du casting ?

F.U. : C’est un grand coup de chance. Le personnage de Thierry est un peu relou, mais je voulais qu’on l’aime le plus possible, il fallait lui donner de la légèreté. Jacques, avec son élégance naturelle, sauve le personnage. Pour le personnage de Pablo, ce qui m’amusait, c’est qu’il est immature, mais qu’il a aussi une grâce, il est touchant, on sent que ça va être un mec bien.

 

Jacques, qu’est-ce qui t’a donné envie de jouer ce rôle ?

J.G. : Je n’ai pas hésité une seconde. Tout d’abord, le texte m’a fait beaucoup rire. Mon personnage a un projet complètement crétin, il n’y a qu’au cinéma que l’on peut faire ça. Les répliques sont bien écrites, les phrases sonnent. C’est quelqu’un qui se bat pour le meilleur. Il est un peu pathétique, mais c’est touchant. Il se bat pour l’amour, ce qui a existé, à sa façon, avec sa mémoire à lui. Et on est étonné que ça puisse marcher !

 

Et toi Pablo, comment as-tu appréhendé ce rôle ?

P.P. : Comme un éternel enfant. Il m’a beaucoup touché. Je pense qu’il faut tout jouer au premier dégré.
F.U. : Je suis présent dans chacun des personnages. Je classe les photos comme Thierry, je suis aussi la fille qui bosse tout le temps, mais aussi le canard boiteux de la famille comme le fils, et le gendre énervant.

 

François, tu étais scénariste auparavant, comment s’est passée cette première expérience de réalisateur ?

F.U. : J’avais peur de réaliser un film de scénariste. La plus belle chose a été de confier mes personnages à ces acteurs. On ne va pas contre la nature des comédiens, ils sont ce qu’ils sont, et ce qui existe à l’écran, ce sont eux, et pas ce qui est sur le papier. Quand j’ai eu le casting, j’ai beaucoup réécrit, les acteurs m’ont inspiré des changements. J’avais du prêt à porter, et, avec eux, j’ai fait du sur-mesure.

 

Fabrice Lo Piccolo