FRÉDÉRIC BUQUEN – Toulon, de la photo à la vitrine

GALERIE ISOTÉLO – TOULON

D’un Cuverville qui crache de la fumée de son doigt au reflet d’un enfant dans un bassin se mêlant à un poisson, Frédéric Buquen allie toujours poésie et humour. Des photos à découvrir dans sa nouvelle galerie : Isotélo.

 

Qu’est-ce qui t’a motivé à faire de la photographie ?

Je m’occupe de la communication pour mes frères qui ont le BarbClub. C’est par ce biais que j’ai vraiment commencé la photo. Je ne suis pas un professionnel, mais je me suis mis sérieusement à faire de la street photography : des scènes de rue où j’intègre quasi systématiquement un personnage. L’architecture n’est qu’un décor dans mes photos. Avant, en tant que spectateur, je regardais déjà beaucoup de photos de rue et ce qui me plaisait le plus, c’était son côté vivant. J’aime jouer avec les ombres, les reflets, les silhouettes et mettre en valeur le banal… le visible et l’invisible ! Au départ, j’ai fait beaucoup de noir et blanc et depuis deux-trois ans, je fais aussi de la couleur.

 

Comment en es-tu venu à exposer ?

Mes premières expositions étaient sur les réseaux sociaux. Ensuite, j’ai fait une expo au BarbClub, puis une autre à la Londes, intitulée “Imag in air”. Un salon de photo avec d’autres photographes. Ils m’avaient repéré sur Instagram. Et enfin, une dernière au Zinc. Pour moi, c’était l’occasion d’imprimer, de voir mes photos sur support. Les couleurs sont sur plexi et les noir et blanc sur alu dibond. J’ai aussi la volonté de donner accès à mes photos à tout le monde, donc je fais aussi des petits formats sur papier.

 

Pourquoi avoir voulu monter ta propre galerie ?

Ça a été très rapide entre la première fois où j’en ai parlé et l’ouverture, il s’est écoulé à peine un mois et demi. Comme je photographie principalement Toulon, les gens me disaient de monter une galerie ici. J’adore cette ville, j’aime la montrer avec un œil différent, que les gens la reconnaissent et qu’ils devinent les lieux. J’ai cherché un local et par hasard, Jean-François de la Galerie Lisa m’a parlé de cette occasion. C’était un signe du destin. Si j’avais eu un local à choisir, c’était celui-ci. Il est parfait. De l’extérieur, tu peux voir tout l’intérieur. À l’époque, j’étais directeur régional dans le prêt-à-porter, alors j’ai un œil commerçant sur la mise en espace. J’ai choisi trois formats, grands, moyens et petits, adaptés à n’importe quel appartement pour que n’importe qui puisse s’en offrir. Ma galerie, c’est une vitrine. On peut en profiter de l’extérieur.

 

Quelles sont les réactions du public ?

J’ai fait une petite inauguration, en petit comité, par rapport au contexte sanitaire et j’aimerais refaire un plus gros événement par la suite, mais j’ai des gens qui me suivent sur les réseaux et qui sont venus et d’autres que je rencontre. Plusieurs personnes m’ont dit qu’ils avaient redécouvert la ville à travers mes photos. C’est un vrai plaisir de discuter avec eux de mon travail, de les regarder découvrir en se baladant. C’est important pour un artiste d’avoir un retour sur sa pratique. Dans l’ensemble, ils restent et prennent le temps. Je veux que les gens aient de quoi regarder, qu’on ne fasse pas le tour en cinq minutes. Ici, il y a une centaine de photos exposées. J’en fais tous les weekends depuis sept ans alors j’en ai des milliers, j’ai dû faire un choix et en sélectionner. Même si j’arrêtais de faire des photos demain, j’aurais de quoi en exposer pendant des mois.

Maureen Gontier