Gabriel Garçonnat et Gabriel Santarelli – Plasticiens roublards

Expo « Comment le Monde ? »Du 27 au 29 juin, lieu à définir

L’expo « Comment le monde » investira en juin plusieurs lieux atypiques. Derrière cette aventure artistique itinérante, Gabriel Garçonnat et Gabriel Santarelli, deux jeunes artistes bientôt diplômés, qui conjuguent arts plastiques, éditions, performances… et cuisine. Entretien avec le collectif TaTonTitre, les Gabriel et leurs complices, Virginie Sanna et Yann Pérol.

Comment avez-vous commencé à travailler ensemble ?
Gabriel G. : On s’est rencontrés aux Beaux-Arts de Toulon, mais aussi sur un job d’été, pas très artistique à première vue : vendeurs de glaces sur la plage avec une charrette. Entre deux services, on improvisait des petits shows absurdes. C’est de là qu’est née l’envie de collaborer autrement.
Gabriel S. : Cette expérience a inspiré « Le Guide du Roublard », une édition auto-produite où l’on recense des astuces de débrouille un peu foireuses, mais poétiques. On l’a édité pendant le PRJNT au metaxu, où l’on a rencontré Virginie et Yann qui ont aujourd’hui rejoint le projet. Ensuite, on a monté notre première exposition à l’appartement de Gabriel, en intégrant le décor domestique dans l’accrochage. Le projet TaTonTitre est né de là : créer des expos alternatives, dans des lieux vivants.

Vous organisez des expositions dans des lieux atypiques, comme une laverie. Pourquoi ce choix ?
Gabriel S. : On aime que l’art s’invite dans le quotidien. Une laverie, c’est un lieu à la fois public et intime. Lors de notre dernière expo là-bas, les gens passaient chercher leur linge pendant un concert. L’idée, c’est de désacraliser l’art contemporain et provoquer des rencontres.
Gabriel G. : Ce sont des espaces de proximité, de voisinage. On cherche à brouiller les frontières entre les pratiques, les rôles, les disciplines.

Vous mêlez aussi art contemporain et cuisine…
Gabriel G. : On aime cuisiner ensemble, à l’école comme pendant les expos. Le repas est universel : il rassemble. C’est une forme de médiation très directe, qui met tout le monde à l’aise. On va d’ailleurs ouvrir un snack galerie : un lieu d’exposition où l’on sert des plats liés aux œuvres ou aux artistes, un lieu qui serait notre QG, avec une cuisine, un espace d’exposition, et pourquoi pas des ateliers.
Gabriel S. : Pour « Comment le monde », on proposera un plat accessible à tous, aussi abordable qu’une pizza-frites !! Et la recette sera en lien avec l’exposition, bien sûr. Pour les lieux : on pense à deux appartements, le lavomatic et une librairie, peut être créer un circuit…

Comment avez-vou choisi les artistes de la prochaine expo ?
Yann Perol : C’est un hommage aux deux Gabriel, qui passent bientôt leur examen final. Pour l’occasion, Virginie et moi avons pris en charge la curation. Mais on s’est inspirés de leur univers : humour, écriture, autodérision, débrouille. Il y aura six artistes, les deux Gabriel inclus, et deux performeurs. Tous ont un rapport fort à la narration, à l’autoportrait détourné. On retrouve cette idée du roublard, du bricoleur qui contourne les normes. Pierrick Sorin se met en scène avec autodérision, avec un côté Jacques Tati, Alain K fait des vidéos avec des personnages potaches, se moquant du monde de l’art et des rapports de force dans la société, Rémi Boinot a une écriture forte, poétique, avec un côté dadaiste, et Yvette Neliaz, ex-dame pipi du Palace, est devenue mascotte underground avec sa chaîne « Dame Pipi TV ». L’exposition mêle vidéos, installations, micro-éditions, tee-shirts sérigraphiés… Il y aura aussi des performances : des lectures par Stéphanie Slimani et un concert-performance de Benoît Olive. Et bien sûr, on sera aux fourneaux.

Fabrice Lo Piccolo