Gaël Serre – Quand l’art prend de la hauteur

>> » D’un Ciel à l’autre « , Exposition à ciel ouvert le long de la Rue des Arts, du 7 novembre 2024 au 8 avril 2025

Peintre de renommée et héritier d’une lignée d’artistes, Gaël Serre trans- forme la rue des Arts en galerie à ciel ouvert. Avec son exposition « D’un ciel à l’autre », il invite les passants à découvrir une vision inédite de la ville. Une démarche libre et accessible, rendant hommage à sa passion pour Toulon.

Vous êtes issu d’une famille d’artistes, comment votre environnement familial, a-t-il influencé votre parcours et votre conception de l’art ?
J’ai grandi dans un milieu où l’art était omniprésent, avec des parents et grands-parents artistes. Cela m’a permis de développer une liberté totale dans ma pratique, loin des contraintes traditionnelles. Pour moi, l’art n’est pas simplement un prolongement de moi-même, c’est moi. J’ai appris à dépasser les limites et à nourrir ma créativité sans chercher à me conformer. L’art a toujours été une expression naturelle, une part intégrante de mon identité. Aujourd’hui, mon travail reflète cette liberté et rend hommage à mes ancêtres, en particulier mon grand- père, qui m’a appris à embrasser pleine- ment ma propre vision artistique.

Parlez-nous de votre exposition « D’un ciel à l’autre à Toulon ». Qu’est-ce qui vous a poussé à exposer en plein cœur de la ville, dans la rue des Arts ?
Ce projet me tenait à cœur depuis longtemps. J’ai toujours voulu exposer l’art dans l’espace public, en dehors des galeries. Lorsque la responsable de la culture à Toulon m’a contacté en 2020 après avoir vu mon travail à Arles, nous avons lancé ce projet ensemble. Toulon est une ville que j’aime profondément, et j’ai souhaité lui offrir une nouvelle perspective en la montrant vue du ciel. Grâce à l’appui de la mairie, l’espace public est devenu une galerie à ciel ouvert. Exposer en ville permet de rendre l’art accessible à tous, sans barrières.

Pourquoi avoir choisi une exposition permanente, vingt-quatre heures sur vingt-quatre et sept jour sur sept ? Quel message souhaitez-vous transmettre à travers cette démarche ?
Ce format permet à chacun de découvrir l’art à son rythme, sans les contraintes des horaires de galerie. En exposant
en plein air, l’art devient plus fluide et accessible, intégré à la vie quotidienne et à l’environnement urbain. L’idée centrale est de changer la perception de Toulon, souvent vue comme grise et terne. En la représentant depuis les toits, je souhaite mettre en valeur sa beauté, son architecture et ses transformations. C’est un hommage à une ville vivante, pleine de couleurs et dynamique, qui mérite d’être regardée autrement.

Pourriez-vous nous parler des lieux que vous avez choisis de représenter ?
J’ai choisi des points de vue exceptionnels comme le rooftop de l’Eautel ou l’Opéra, mais le lieu qui m’a vraiment marqué est la Chapelle de la Transfiguration. Découverte par hasard, cette église moderne, presque cachée est un endroit alliant architecture moderne et spiritualité qui m’a fasciné. Je suis revenu peindre dès le lendemain. Ce lieu, peu connu même des Toulonnais est un endroit particulière- ment propice à la création artistique et à la contemplation. Chaque lieu que j’ai choisi pour cette exposition permet de voir Toulon sous un autre angle, ajoutant une dimension unique à l’expérience de l’art.

Vous évoquiez la possibilité de revenir exposer l’ensemble de votre œuvre, est- ce vrai ?
Oui, plusieurs projets sont en préparation, et la mairie de Toulon m’a déjà proposé un espace pour une grande exposition qui pourrait se tenir en 2026 ou 2027.

Julie Louis Delage

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