Herlé – Faire voyager la Provence.
>>Contes et Légendes de Provence – Les belles histoires de Mémé Tapenade
Herlé nous dévoile son parcours fascinant, sa passion précoce pour les bandes dessinées et ses collaborations avec le regretté François Corteggiani. Ensemble, ils ont donné vie aux « Contes et Légendes de Provence », édité par l’éditeur toulonnais Tartamudo, un projet né d’une commande municipale qui a abouti à un album captivant, offrant une vision riche du folklore provençal et transcendant les frontières régionales.
Pouvez-vous nous parler de votre parcours en tant que dessinateur et scénariste de bande dessinée ? Qu’est-ce qui vous a conduit à faire ce métier ?
Enfant, j’étais passionné par la lecture de bandes dessinées, ce qui m’a conduit à vouloir essayer moi-même. J’ai alors commencé à copier les dessins que je trouvais dans le Journal de Mickey par exemple. En grandissant, j’ai ressenti le désir de raconter mes propres histoires. J’ai commencé à créer des BD au lycée, puis après mon bac, j’ai étudié aux Beaux-Arts de Marseille. Bien que cette formation ne m’ait pas directement aidé dans la BD, elle m’a donné du temps et un statut d’étudiant pour travailler seul, ce qui est essentiel dans ce métier autodidacte.
Pour cet album vous avez collaboré avec Francois Corteggiani, ce n’était pas la première fois ?
Effectivement, j’ai collaboré avec François Corteggiani sur quelques projets. Nous nous connaissions depuis trente ans, nous nous sommes rencontrés lors d’un festival de BD. Comme il habitait à Carpentras, nous nous sommes liés d’amitié et nous retrouvions souvent à l’occasion de festivals. Plus tard, lorsqu’il est devenu rédacteur en chef de Pif, il m’a demandé de travailler dans son journal. Ensuite, nous avons collaboré sur plusieurs projets, notamment sur l’album « Les zépatantes zaventures des Pieds Nickelés », mais aussi sur la série « Kid Franky vous salue bien » qui a également donné lieu à un album, et enfin sur « Contes et Légendes de Provence – Les belles histoires de Mémé Tapenade ».
Comment est née l’idée de ces « Contes et Légendes de Provence » ?
Au départ, nous avions une commande de la mairie de Carpentras pour créer une page de BD mensuelle. François a eu l’idée d’adapter des légendes locales pour ce projet. Après l’arrêt de la publication, nous avons décidé de continuer et d’en faire un album complet, en choisissant des histoires qui représentaient bien l’essence des « Contes et Légendes de Provence ». Nous avons ensuite proposé cet album aux maisons d’éditions, et c’est José Jover des éditions toulonnaises Tartamudo qui nous a permis de concrétiser ce projet remarquable.
Quel a été le processus de sélection des histoires ?
François et moi avons sélectionné les contes et légendes qui représentaient le mieux, pour nous, l’essence et le folklore de la Provence. Nous avons travaillé ensemble pour donner vie à ces récits à travers des illustrations captivantes et des dialogues vivants. Dans l’album, François a adapté deux histoires déjà connues et écrit deux histoires qui se déroulent à Carpentras, basées sur des faits réels. De mon côté j’ai écrit trois histoires se déroulant dans le Var.
Comment se déroule la collaboration lorsque vous travaillez à deux sur un album ?
Eh bien, François était à la fois scénariste et dessinateur, il travaillait en réalisant des storyboards, des croquis et des mises en page, parfois même en couleur, pour donner une vision globale de ce qu’il souhaitait. Ensuite, nous discutions de ses croquis afin de nous mettre d’accord sur la direction à prendre. Ensuite, je réalisais mes propres dessins, toujours en m’appuyant sur ces croquis et indications de François.
Quelles sont vos aspirations pour cet album ?
La citation de Pagnol en début d’album : « L’universel, on l’atteint en restant chez soi. », cela nous montre que parler de la Provence ne se limite pas au régionalisme. Je serais heureux que l’album rencontre du succès pour démontrer que ces légendes peuvent intéresser les gens bien au-delà de leur contexte régional.
Julie Louis Delage