INNA KHIMICH YANN REBECQ – Une galerie pas comme les autres

Marc Rambeau jusqu’au 10 juillet

13 juillet au 18 septembre : Voyager avec les artistes du Monde

La Galerie Inna Khimich au Mourillon oscille entre cabinet de curiosités, avec une collection permanente liée à l’Art Premier, et galerie d’art plus classique. Nous avons rencontré Inna et Yann, mari et femme et propriétaires de la galerie.

Qu’est-ce que vous montrer habituellement dans votre galerie au Mourillon ?

I.K. : Nous ne sommes pas une galerie classique. Nous présentons de la peinture, de la sculpture et de la photographie mais aussi des objets d’Art Premier d’Indonésie, de Papouasie ou d’Iran… Nous sommes la seule galerie dans le Sud de la France à proposer cela. La galerie existe depuis 2018, et était plutôt classique, au départ. Puis, nous avons eu envie d’élargir notre choix, avant tout parce qu’on aime la diversité de cultures. Yann est né en Afrique, puis a vécu en Nouvelle-Calédonie, moi, je suis née en URSS, dans l’actuelle Ukraine, et connaissais la culture de ses quinze républiques. Jusqu’au Covid, nous faisions beaucoup de salons en Asie et entre deux salons, nous partions en Indonésie ou au Cambodge, chez des amis. 

Y.R. : Nous sommes en train de créer un site internet avec une boutique en ligne, pour le marché international, en plusieurs langues, où nous présenterons aussi des informations sur Toulon. Nous souhaitons lier notre galerie toulonnaise et l’international. Nous avons de pièces de Sumatra, de Bornéo, de Papouasie-Nouvelle-Guinée, nous connaissons aussi beaucoup de gens qui ont vécu à Tahiti. Nous présentons également de la céramique iranienne, avec des techniques de Perse Ancienne, transmises de père en fils. Dans de nombreux cas, nous travaillons directement avec les artistes. Nous avons des œuvres d’Afghanistan et de l’Art africain depuis maintenant trois ans, tel l’Art Dogon avec des statues qui ont plus de cent ans. Nous n’oublions pas le local, avec, notamment, une très belle collection de santons d’André Filippi, le toulonnais, cofondateur, avec Pertus, des imagiers de Provence et qui s’est inspiré de Solliès-Ville pour sa crèche.

 

Vous exposez Marc Rambeau jusqu’au 10 juillet…

Y.R. : Nous travaillons avec lui depuis le début. J’ai exposé dans la même galerie que lui à Nouméa. Il est très célèbre à Tahiti et en Australie où il vit. Il n’a jamais exposé en France. Nous verrons des tableaux allant de Paris jusqu’à la Polynésie. C’est un travail minimaliste, proche de Matisse dans la façon d’aller au trait. Il montre les couleurs du Pacifique Sud. On verra des pirogues, avec des toiles parfois proches du graphisme. Les champions du Monde de pirogue sont d’ailleurs toulonnais. Il travaille beaucoup sur papier de riz avec une technique découverte en Chine. Il a vécu en Nouvelle-Zélande, en Nouvelle-Calédonie, à Tahiti et son épouse est chinoise. Nous aurons également des vues de l’Ile de la Cité et de Montmartre.

 

Et dans l’exposition suivante, à partir du 12 juillet, vous proposez de « Voyager avec les artistes du monde »…

Y.R. : Oui, en commençant par Toulon, avec des peintres célèbres du groupe 50 : Baboulène, Bartoli, avec des toiles sur le Mourillon, Deval, Anfosso… Nous aurons d’autres français comme Yves Calméjane, Pierre Jean LLado, Isabelle Del Piano, une des bonnes peintres figuratives en France. Nous montrerons aussi des œuvres de mon fils, photographe, Olivier Rebecq, et certaines de mes toiles.

I.K. : Nous verrons également Padraig Creston, un breton très talentueux, fils d’Yves Creston, qui habite au-dessus d’une falaise de granit sur la Manche, et peint ces paysages ; ou Joëlle Orhan, une artiste marseillaise, ancienne architecte d’intérieur, qui a peint la Rade de Toulon et qui arrive à donner de la poésie aux containers du port de Marseille. Elle a aussi restauré tous les ex-voto de Notre-Dame-de-la-Garde à Marseille. Nous montrerons des œuvres de Béatrice Migliore, que beaucoup comparent à Nicolas de Staël, dont la sœur lui a d’ailleurs acheté une toile. Elle est très coloriste, avec de très beaux aplats de couleur. Nous verrons également Yann Letestu, petit-neveu de Jean Yanne, qui peint sur des cartes. 

Y.R. : Et pour compléter, nous présenterons des artistes du monde, tel Jean Pougny, un talentueux peintre russe. Aussi, des artistes chinois, avec qui j’ai souvent exposé en Europe et en Asie, de style postimpressionniste français, Xuanyi Jian, ancien directeur des Beaux-Arts de Pékin et portraitiste de Mao et Tongxiu Liang. Nous montrerons également une artiste peintre ukrainienne, très connue dans son pays qui est venue travailler dans la région depuis deux ans, Paula Lytovchenko.

Fabrice Lo Piccolo.