Musique
Isabelle Druet – L’amour du chant.
Le 14 novembre 2022 – Au Palais Neptune
Exaltés par le jeu d’échos d’un passé à l’autre, Vincent Dumestre et Isabelle Druet se sont trouvés ici une passion commune, un récital où l’atmosphère des chansons des Années Folles insuffle sa douce folie à la musique ancienne. Dans l’esprit des tours de chant, ils nous invitent au voyage, de la renaissance jusqu’au XXe siècle, dans un spectacle proposé par le Festival de Musique de Toulon.
Pourquoi choisir ce répertoire ?
Le projet a été initié par Vincent Dumestre, qui était intéressé par l’entre deux guerres, le renouveau de la musique baroque et populaire. Avec le Poème Harmonique Vincent a l’habitude d’aller chercher de la chanson traditionnelle, folklorique française tout en étant un ensemble identifié de baroque. Ça l’intéresse particulièrement car il a un ancêtre, Gaston Dumestre, qui était chansonnier à Montmartre. Nous nous sommes rencontrés pendant un stage à Royaumont, où nous nous sommes découvert une passion commune pour les musiques traditionnelles et baroques. Quand il a été question d’introduire deux interprètes sur le programme il a pensé à moi car j’ai aussi chanté ce répertoire de la chanson française, j’ai commencé en faisant beaucoup de théâtre.
De quoi est composé cet orchestre ?
Nous sommes sur de la musique de chambre, terme qui est associé à la musique romantique. C’est un effectif de musique baroque où on retrouve du théorbe, de la viole de gambe, du violone, ou encore de l’accordéon chromatique.
Vous êtes chanteuse mezzo-soprano, quel est votre apport à ce répertoire ?
L’originalité de mon parcours c’est que j’ai appris le lyrique plus tardivement. C’est une voix qui se travaille et se construit. Une grande partie des chanteurs commencent à chanter en ayant tout de suite cette technique lyrique, alors que moi, j’ai commencé en chantant des musiques du monde, des musiques traditionnelles et même du reggae. Ce qui me permet d’utiliser ma voix lyrique pour toute la partie baroque avec par exemple Monteverdi et passer à une voix non-lyrique pour les chansons françaises et traditionnelles. J’ai la faculté d’utiliser et de mieux projeter ma voix, sans avoir de micro.
Quel est votre lien avec le Poème Harmonique et Vincent Dumestre ?
C’est un lien très fort et qui a un certain nombre d’années maintenant ! Nous avons fait notre premier disque en 2004. J’étais au Conservatoire Nationale Supérieur de Musique de Paris et c’est lors de mon stage à l’abbaye de Royaumont que j’avais découvert le Poème Harmonique. Avant même de les rencontrer j’avais pillé la bibliothèque de mon quartier pour en connaître plus sur la musique classique et je suis tombée par hasard sur un disque du Poème Harmonique qui s’appelait «L’humaine comédie» avec Estienne Moulinié. Je les considère maintenant comme ma famille baroque et nous entretenons une excellente relation.
Qu’est-ce qui vous a donné envie d’être chanteuse lyrique ?
J’ai été bercé dès l’enfance à ces musiques et j’ai eu envie de m’approprier ces chansons. J’ai eu envie de chanter très tôt, je connaissais « Carmen » le film, je l’adorais étant petite. Plus tard, j’ai été amenée à faire du chant lyrique et baroque. C’est comme ça que j’ai rencontré Vincent, d’ailleurs j’ai enregistré mon premier disque avec lui. Quand j’ai fait du chant quelques années plus tard à la chorale universitaire, la cheffe de chœur m’a dit de prendre des cours car j’avais énormément de potentiel. à partir de là je me suis prise au jeu. C’est important pour moi de pouvoir sur certains projets revenir aussi à d’autres vocalises, de pouvoir tisser des ponts avec un genre de musique que je continue d’écouter et qui continue de me toucher. C’est important de revisiter la musiques, on peut travailler à l’infini.
Lilas Leca
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