JEAN-MARIE BORRELO – Le cinéma à la rencontre du public

Festival Cinéma en Liberté – 8 et 9 juillet – Tour Royale – 10 juillet – Cinéma Le Royal

Jean-Marie est le directeur de Ciné 83, la section de la FOL du Var qui s’occupe de promouvoir le cinéma dans les villages et territoires reculés, et auprès de toutes sortes de public. Il nous détaille son engagement.

Ciné 83 est une section de la Fédération des Œuvres Laïques, quelles sont vos missions ?

Nous sommes issus des ciné-clubs et rattachés à l’éducation nationale. Nous avons pris une forme plutôt commerciale pour avoir des films de meilleure qualité et beaucoup plus de choix.

Nous souhaitons faire perdurer le cinéma dans les villages, après la fermeture de leurs salles, en rouvrant les lieux fermés.

Les pouvoirs publics ont fait appel à la Ligue de l’Enseignement pour mutualiser les ressources, et pouvoir prétendre à des subventions. Nous avons un réseau de salles fixes et des points itinérants et pouvons nous déplacer avec le matériel.

 

Quelles sont vos activités ?

Nous proposons aussi bien du cinéma commercial, du « Top Gun », le dernier Walt Disney, du Pixar, mais aussi du cinéma d’Art et Essai, plus pointu et moins diffusé, qui est vu par environ un tiers du public dans les villages. Nous proposons bien sûr du cinéma français. Nous avons aussi un travail avec le jeune public pour former les regards, via les dispositifs nationaux « Collège et lycée au cinéma » et « Tous petits au cinéma » auxquels on adhère. Ils se déplacent dans nos salles, ou nous pouvons aller vers eux, avec notre matériel. Nous tissons aussi un lien avec des associations locales. Le cinéma touche tous les âges, publics et classes sociales. On peut travailler avec une association environnementale aussi bien qu’avec un club de motards. Nous sommes intervenus dans les prisons notamment. Nous touchons également le public senior. Nous avons projeté dans des arènes, des basiliques, des bars, au bord de l’eau… Nous réalisons environ quatre-vingts séances en extérieur l’été, sur le littoral comme dans le Haut-Var et les Bouches-du-Rhône. Le public peut trouver les dates des séances sur le site de la FOL ou par les municipalités via l’information locale.

Nous projetons également des opéras, nous avons lancé cela quand ça n’était pas encore la mode. Nous diffusons les opéras quatre semaines après le spectacle, avec une qualité incroyable d’image et de son, de nombreuses caméras…

Nous avons aussi pour mission d’accompagner et défendre le cinéma social qui défend les Droits de l’Homme. Nous avons dans notre équipe un réalisateur iranien et son épouse qui sont des réfugiés politiques.

 

Quels sont vos liens avec Cinéma en Liberté ?

Lisa nous avait appelés en nous demandant de lui louer du matériel, et nous lui avons prêté. C’est une entraide, on va dans le même sens, nous ne nous faisons pas concurrence. C’est notre état d’esprit

 

Que pensez-vous de la diffusion des courts-métrages ?

Le spectateur ne veut plus vraiment voir de court-métrages avant les films. Donc, c’est très bien que ces festivals existent. Le court-métrage est la genèse de tous les grands réalisateurs, ils sont tous passés par la confection de courts, et il y a des bijoux dans ce domaine-là. Tous les deux ans, on participe au jury des sections cinéma pour les oraux du bac. On voit les court-métrages, dans le lot il y a toujours certains qui ressortent. Le court-métrage doit être défendu.

Fabrice Lo Piccolo