JEAN-PHILIPPE PICHON – Immortaliser des instants de vie

>> Exposition « JAZZ N’CO » au C.C TISOT à La Seyne jusqu’au 17 février

Passionné de musique et de photographie, Jean-Philippe Pichon aime par-dessus tout partager et transmettre son amour du vivant. C’est en figeant des instants de vie avec son appareil photo qu’il fait passer le présent au futur afin de laisser une trace pour les générations à venir.

C’est la première fois que tu exposes au Centre Culturel Tisot ?
Oui. L’équipe de la salle me voyait arpenter les concerts avec mon appareil et me laissait faire. Pour les remercier, je leur ai envoyé des clichés, et l’idée de créer une expo est née. Nous en avons parlé pendant un an avec Dominique Baviera, adjoint délégué à la Culture et cela s’est concrétisé aujourd’hui.

Quelles œuvres présentes-tu dans l’exposition ?
C’est une rétrospective de ce qui s’est passé en 2023 à Tisot à laquelle j’ai ajouté quelques photos tirées de mes archives personnelles. C’est une exposition amicale et musicale composée d’environ une soixantaine de clichés.

Que pense-tu de la salle de spectacles ?
C’est une excellente salle, à la fois belle et accueillante avec un son extraordinaire qui met en valeur la musique, ce qui aide à réaliser de beaux clichés. C’est une salle que j’affectionne particulièrement, l’équipe y est d’une grande gentillesse et j’y suis très bien accueilli.

Comment la photo est-elle entrée dans ta vie ?
A l’époque, je faisais des corrections d’articles pour un journal de Grenoble. Un jour j’ai demandé au rédacteur en chef si je pouvais faire un reportage photos et il a accepté ! Je me suis acheté un appareil jetable et j’ai été publié avec succès. Puis, avec des copains, nous avons créé les pages Grenoble By Night. On écumait tous les centres culturels du secteur, ce qui m’a permis d’être repéré par les magazines. J’ai pris des leçons pour m’améliorer, j’ai beaucoup travaillé et finalement l’appareil est devenu un prolongement de moi-même, comme un troisième œil. Je ne peux pas me déplacer sans l’emporter avec moi.

Quels sont les sujets qui te captivent le plus en tant que photographe ?
Principalement la photo musicale mais je fais aussi de la photo de rue et de la photo classique. J’aime avant tout mettre des pers onnages dans mes images. Je peux attendre des heures que quelqu’un passe, un pigeon, un chien peu importe, du moment que c’est un être vivant. Un paysage sans vie, je vais prendre beaucoup de plaisir à le regarder mais pas à l’immortaliser. Mais si un goéland ou un jogger passe par là je vais essayer de capturer ce moment. Une ombre ou un mouvement rendent immédiatement le cliché vivant. Une photo, c’est une histoire et une histoire sans personne est ennuyeuse, mais si tu y rajoutes de la vie, là, elle devient intéressante.

Une photo dont tu es vraiment fier ?
« La contrebasse », on n’y voit que deux mains et l’instrument. C’est mon coup de cœur, je la mets dans toutes mes expos. Elle est graphique et poétique, elle permet de laisser notre imagination divaguer. Quand je la regarde, j’ai la sonorité de la contrebasse qui m’envahit, elle me fait vibrer. C’est celle qui me représente le plus, le musicien seul dans le noir derrière son instrument comme je le suis derrière mon appareil photo.

Des conseils pour les jeunes photographes ?
Trouve ton style pour ne pas faire une photo ordinaire mais une photo qui t’appartienne, épure l’image, ne garde que l’essentiel et fais passer une émotion. Ecoute ton instinct, tente des choses et n’ait pas peur de te lancer et de faire des erreurs.
Julie Louis Delage

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