Jean-Pierre Blanc, quinze ans de Design Parade.

Arts plastiques

Design Parade
Du 25 juin au 5 septembre
Hyères – Toulon

L’année 2021 pour Jean-Pierre Blanc, est avant tout l’occasion de fêter la quinzième édition de la Design Parade Hyères et de célébrer les cinq ans du festival d’architecture d’intérieur à Toulon. Des bougies à souffler avec beaucoup d’émotion.

Qu’est-ce qui est résolument contemporain dans le travail des vingt jeunes designers participant au concours cette année ?

Que ce soit dans le cadre des concours que nous organisons avec les trente artistes candidats pour le Festival de mode ou avec les dix artistes de la Design Parade Hyères et les dix autres de la Design Parade Toulon, on se rend bien compte qu’être designer dans cette période, c’est compliqué. Je le ressens aussi à l’école d’art où j’enseigne en Suisse. Malgré les difficultés, les jeunes créateurs sont toujours présents et connectés. Les tendances, je n’y crois pas beaucoup. On peut dire qu’il y a un retour en force de l’architecture d’intérieur et que le métier est en plein renouveau. Il y a un retour aux collaborations avec les métiers d’art et d’artisanat et c’est parti pour se développer encore dans les années qui viennent. Dans cette période où elles pourraient être absentes, ce sont la joie, l’énergie et la couleur qui immanent des œuvres. La magie de l’art, c’est de permettre l’évasion et la beauté en toutes circonstances.

Depuis 2019, le Centre Pompidou s’est engagé à exposer les collections nationales de design à Toulon. Pourquoi avoir choisi le thème de “Futurissimo” ?

C’est la commissaire Marie-Ange Brayer qui a choisi de sectoriser de cette manière une des plus grosses collections du monde. Nous avions collaboré ensemble lors de conseils d’acquisitions, puis lors de notre première exposition à Toulon au Cercle Naval autour des maisons méditerranéennes. Elle a encore une fois choisi certaines des pièces les plus intéressantes de cette immense collection. Travailler par période et par sujet permet de montrer des choses cohérentes.

Que peut-on voir dans l’exposition du duo d’architectes du Studio KO, Karl Fournier et Olivier Marty ?

Il faut venir pour le savoir ! Les membres du jury proposent une exposition chacun, nous fonctionnons toujours de cette manière. Cette exposition révèlera les pièces emblématiques de ce jury, ce sera un retour sur tout ce qu’ils ont fait depuis le début. Le FRAC PACA est aussi associé. C’est un hommage à l’artiste surréaliste argentine Leonor Fini qui vivait sur Paris et partait peindre dans un couvent au Cap Corse à Nonza. L’exposition à L’Ancien évêché est conçue comme un parcours permettant au public d’aller à la rencontre de ces pièces exceptionnelles.

Vous recevez aussi la designer Constance Guisset qui fut une des premières lauréates du concours et qui est maintenant membre du jury. Quel est votre sentiment face au chemin parcouru des participants ? 

C’est toujours valorisant quand vous voyez une jeune designeuse monter sur le devant de la scène mondiale. Constance Guisset est la créatrice de la célèbre lampe Vertigo de Petite Friture que nous voyons partout aujourd’hui et qui d’ailleurs a été depuis largement copiée. Tous les Grands prix de design font de très belles carrières ! C’est très agréable de se rendre compte qu’en soutenant la jeune création, on aide de grands artistes à évoluer.

Un message pour nos lecteurs ?

Je voudrais rendre hommage à la grande céramiste française Valentine Schlegel qui est décédée la semaine dernière. Nous n’avions pas prévu de le faire, mais il nous a semblé important de faire une exposition des photos qu’Agnès Varda avait faites de son travail.

Maureen Gontier

Juin 2021