Juan Carlos Suarez – Dénoncer l’écocide.

Juan Carlos est colombien, et vit au sein d’une nature exceptionnelle qu’il a choisi de représenter au travers de sa peinture. Nous pouvons retrouver ses tableaux, au niveau de détail époustouflant, dans la Rue des Arts, à la Galerie Créations Tropicales. Malheureusement, cette nature est menacée, alors il s’engage…

Comment est né ton amour de la peinture ?

Depuis tout petit, j’étais fasciné par la nature, les forêts. J’adorais les dessiner. J’ai commencé à étudier aux Beaux-Arts, dans un cursus classique : la peinture à l’huile, l’aquarelle… J’ai la chance de vivre à Salento où se trouve la magnifique vallée de Cocora et ses palmiers géants. J’ai continué après mes études à dessiner cette nature, ces palmiers. Malheureusement je me suis aperçu entre temps que tout n’était pas aussi rose. Notre nature est mise à mal, notamment à cause de l’extraction de métaux précieux. J’ai donc commencé une série qui s’appelle Eco-cidio (Eco-cide ndlr), qui traite du réchauffement climatique, de la déforestation, du plastique, des sujets écologiques en général. C’est une protestation silencieuse, au moyen de mes tableaux. Je me suis réuni avec d’autres artistes pour renforcer la lutte. Nous nous servons notamment des réseaux sociaux pour faire passer nos messages. C’est important pour un artiste d’être impliqué socialement, de lutter pour faire changer la société ? Nous protestons à travers notre art. Grâce à lui, nous pouvons protester de mille manières, à travers des thèmes universels. Malheureusement, l’être humain détruit la planète par soif de pouvoir, soif d’argent. Mais il faut penser au monde que nous allons laisser à nos enfants. Je veux attirer l’attention du public, qu’il prenne conscience de ce qui se passe.

Comment crées-tu des œuvres aussi détaillées ?

Tout d’abord, je me rends dans la forêt. Je fais beaucoup de photos, je touche les arbres pour sentir leur texture… Puis je revois les photos, je m’en imprègne, j’en fais une sélection, je reconstruis un paysage et je commence ma peinture. Il y a environ vingt ans que je fais cela. Je m’oblige à peindre tous les jours. Quand vous voulez peindre avec ce niveau de détail, la discipline est très importante. Egalement l’endroit où vous peignez, la tranquillité, l’ambiance du lieu.

Qu’est-ce qui te plait autant dans ces thèmes naturels ?

Ce qui m’entoure. J’ai la chance de vivre dans un pays où la nature est magnifique. Je vis à quarante minutes de cette vallée de Cocora célèbre dans le monde entier. J’ai beaucoup peint les forêts, et il me semblait naturel de peindre aussi leurs habitants. La Colombie est le pays où il y a le plus de races d’oiseaux au monde. J’adore toutes ces couleurs. Cela me rend heureux de peindre autant de beauté. Mais un jour que je peignais un superbe paysage, j’ai entendu à la radio que l’on parlait de déforestation. Cela m’a donné envie de faire quelque chose pour lutter contre cela.

Quand tu as commencé tu t’imaginais vendre tes œuvres internationalement, dans des pays comme la France ?

J’ai surtout commencer à peindre pour ma propre satisfaction, mais aussi pour faire connaitre la Colombie à travers mon art. J’aime travailler avec la Galerie Créations Tropicales. Là j’ai envie de travailler autour du café, et de la goyave. Je vais lui faire des propositions dans ce sens-là.

Site internet : Galerie Créations Tropicales