Kheiron – Surprendre chaque soir

Vendredi 22 avril – Théâtre Galli – Sanary

 

Lancé par le Jamel Comedy Club et popularisé par « Bref », l’humoriste Kheiron est également acteur, réalisateur, et Chevalier des Arts et Lettres depuis 2017. Le pitch de son spectacle : « vous ne savez pas ce que vous allez voir, il ne sait pas ce qu’il va vous dire… ». Car oui, le spectacle de Kheiron est différent chaque soir ! Durant tout le spectacle l’humoriste improvise, en interaction totale avec son public.

 

Ton spectacle s’intitule « On n’éteindra pas la lumière », à quoi est-ce que cela fait référence ?

Au départ, j’ai fait des spectacles traditionnels. Puis j’ai créé le concept « Soixante minutes avec Kheiron » où je ne sais pas comment le spectacle va se dérouler. Tous les deux ans, je change de titre, pour renouveler l’engouement, mais le concept reste le même, car en réalité le spectacle change tous les soirs ! « On n’éteindra pas la lumière » a deux sens au sens propre, je joue lumière allumée, le public est éclairé car j’ai besoin de le voir, pour pouvoir dire ce que j’ai envie de dire, pour interagir avec lui. Le spectacle est dans toute la salle. Au figuré, c’est on va se voir à nu, on va être nous-mêmes…

 

Ton spectacle est entièrement improvisé ?

En réalité, j’ai beaucoup de vannes déjà prêtes. Il y a trois types de contenu dans le spectacle. Tout d’abord, des sketches que j’ai écrits, que j’ai testés et je sais qu’ils fonctionnent avec tout le monde. Ils sont dans un coin de ma tête, je vais les chercher et les jouent au bon moment. Puis il y a le contenu des improvisations que j’ai faites les soirs précédents. Par exemple si j’ai fait des blagues sur un non-voyant dans un spectacle précédent, lorsqu’un autre vient, je les refais et les étoffe. Ça me fait un stock de réparties prêtes à être utilisées, sur de nombreux sujets différents. Le troisième contenu, ce sont les vannes que je fais sur le moment, en interaction avec le public, en impro totale. Ce qui m’intéresse, c’est la surprise. J’aime mon métier et je veux m’amuser sur scène, je ne veux pas m’ennuyer. Je ne veux pas être un restaurant, où l’on sait ce qu’on va manger et on vient pour ça. On est même déçu si ça change un tout petit peu. Là non. Il n’y a pas un soir où je ne m’amuse pas, chaque soir je sais que ça va être bien. Si le public ne suit pas vraiment, je le lui dis, je leur demande de me donner de la matière. J’ai des méthodes pour qu’il se sente à l’aise, je lui explique qu’on rit tous ensemble et qu’on ne se moque pas les uns des autres.

 

Ce n’est pas stressant d’avoir à se renouveler chaque soir ?

Je ne me suis pas lancé du jour au lendemain dans ce processus. J’ai fait un premier spectacle, puis un deuxième. Mais je ne les ai pas partagés. Au troisième spectacle, j’ai lancé ce concept, en m’appuyant sur le contenu des deux spectacles précédents, avec cette envie constante de partager avec le public. La prise de risque en réalité est minime, si une blague ne marche pas, je sais qu’il m’en reste beaucoup d’autres sur plein de thèmes différents.

 

Qu’est-ce qui t’a donné envie de devenir humoriste ?

Jerry Seinfeld. J’ai adoré ce qu’il faisait, j’ai découvert le stand-up avec lui et j’ai eu envie d’essayer.

 

Que retiens-tu de tes passages dans « Bref » et dans le « Jamel Comedy Club » ?

Ce sont des vitrines extraordinaires, des rencontres folles. C’est là où j’ai appris les premières bases de mon métier. J’en garde de très bons souvenirs.

 

Humoriste, acteur, réalisateur, rappeur, quel est ton exercice préféré ?

Le lien à tout ça est quand même l’écriture. Je réalise mes films, je joue mon spectacle, dans tous les cas j’interprète mes textes. Je ne prétends pas que ce que j’ai à dire doit être écouté, mais ce sont des choses que j’ai envie de dire et j’essaie de trouver la meilleure forme pour les dire. Selon mon propos, je peux être plus à l’aise avec un scénario, une chanson, ou un texte de spectacle. Dans tous les cas, je prends beaucoup de plaisir.

 

Tu as réalisé trois films, qu’est-ce qui t’a donné envie de te tourner vers cette aventure ?

Comme je te disais, c’est donner vie à mes textes. J’ai des histoires à raconter. Sur
scène, je me vois dire ce que j’ai écrit. Pour un film, au moment où j’écris je me dis que j’aimerais bien voir cette scène tournée de cette façon là, alors autant le faire moi-même.

 

Tu es très présent sur les réseaux sociaux…

C’est important pour interagir avec son public, c’est la manière la plus directe, il n’a pas d’intermédiaire. C’est un espace pour parler avec le public. Mon premier biais est ma chaine YouTube où sont référencées mes vidéos.

 

Fabrice Lo Piccolo