King Didou – Un été enflammé avant les 50 ans
Programmation Estivale, Mediterraneo et Dixie Cats
À l’approche des 50 ans des Dixie Cats, King Didou revient sur un parcours marqué par des jams, des rencontres mythiques et des collaborations inspirantes. Entre souvenirs vibrants et projets d’avenir, il nous partage son énergie contagieuse et nous invite à plonger dans un été riche en concerts et en émotions.
Tu as récemment foulé des scènes mythiques aux États-Unis et à Londres. Quel moment t’a le plus marqué ?
Chaque étape a été un tournant. Être à San Diego avec le groupe America, puis à Tucson avec la Marshall Tucker Band… c’était surréaliste. Mais le moment qui m’a bouleversé, c’est ce jam improvisé à Long Beach. Je me suis retrouvé à jouer avec des géants comme Rod Piazza, Dennis Gruenling et Kim Wilson. C’était un échange d’une intensité folle, sans filtre, juste la musique qui parle. Et puis, ce qui devait être un simple bœuf s’est transformé en opportunité unique : Kim m’a proposé de le rejoindre à Londres, à Camden Town, pour un concert avec les Fabulous Thunderbirds. Là-bas, j’ai compris que je venais de franchir un cap. Ce sont ces instants de grâce, imprévisibles, qui te rappellent pourquoi tu fais ce métier.
Cet été s’annonce intense pour toi avec les Dixie Cats et Mediterraneo. Tu nous en dis plus ?
C’est un été à notre image : éclectique, passionné et généreux. On ouvre le bal le 13 juin au Musée de la Marine à Toulon, avec Mediterraneo cette fois pour un set intimiste aux sonorités méditerranéennes teintées de jazz. Le 24 juin, direction Paris au Trianon, où je partagerai la scène avec Lucinda Williams, une belle rencontre entre deux univers. Le 11 juillet, on joue en trio à la Maison de la Nature du Plan, à La Garde, dans un format plus acoustique, très proche du public. Puis le 7 août, place au grand show à Jazz à Toulon avec les Dixie Cats au complet : cuivres, swing et grosse énergie pour fêter notre ville. Le 23 août à La Valette, ce sera un concert chargé d’émotion pour la Fête de la Libération. Et on finira en beauté le 15 novembre à la Cigale à Paris, invité par Kingfish Ingram, pour ce qui s’annonce comme un véritable feu d’artifice avant notre année anniversaire. Chaque date est un moment unique qui me fait vibrer.
Tu partages la scène avec des artistes majeurs, comment vis-tu ces collaborations ?
Ce sont des expériences humaines autant qu’artistiques. Lucinda, c’est une grande dame de l’americana. On a une sensibilité commune : l’envie de raconter des choses vraies, d’aller droit au cœur. La scène avec elle, c’est comme jouer avec une sœur d’âme. Quant à Kingfish Ingram… quel phénomène ! Il incarne la nouvelle génération du blues, avec une puissance de jeu et une maturité qui forcent le respect. Quand il m’a proposé de le rejoindre à la Cigale en novembre, j’ai été touché et honoré. Ces moments me nourrissent. Ils me rappellent que la scène, ce n’est pas une compétition, mais un dialogue, une transmission.
2026 marquera les cinquante ans des Dixie Cats. Quel est ton état d’esprit à l’approche de cet anniversaire ?
C’est vertigineux. Cinquante ans… ça représente une vie de musique, des milliers de kilomètres, des nuits sans fin à jouer, créer, douter parfois, mais toujours avancer. Les Dixie Cats, c’est ma tribu. Certains nous ont quittés, d’autres nous ont rejoints, mais l’esprit est resté intact : celui d’un swing libre, joyeux, habité. On prépare une grande tournée anniversaire, avec des invités, des clins d’œil au passé, mais aussi des choses très actuelles. Ce sera une célébration, bien sûr, mais aussi une déclaration d’amour à tous ceux qui croient encore à la magie du live. Parce qu’au fond, c’est là que tout se passe.
Julie Louis Delage