Laëtitia Romeo – Des formes qui nous traversent.

ARTS PLASTIQUES
Exposition Essentiel.le.s.x
 Galerie du Canon – Toulon 
Dates à venir

On le comprend très vite, dessiner pour Laëtitia, c’est vital. Débordante d’enthousiasme et d’énergie à revendre, elle cherche sans cesse de nouvelles formes à ajouter à son répertoire. Une façon de communiquer tout ce qui la traverse et de transformer son quotidien intérieur pour le partager.

Comment as-tu commencé à créer ?

J’ai toujours voulu être artiste. Je garde cette image révélatrice, lorsque mon père a fait un dessin au bic rouge devant moi, car depuis, j’ai eu envie de faire pareil, de dessiner comme ça. Alors, j’ai commencé par un Cap DECG – Design d’exécution et communication graphique, puis j’ai continué avec un Bac-pro Graphisme et j’ai fini aux Beaux-Arts de Toulon. Mes parents étaient très sensibles à la musique : ma mère écoutait Janis Joplin, mon père écoutait AC/DC, Sex Pistols, The Clash, The Who. J’ai grandi dans un univers culturel plutôt punk avec, par exemple, « Kebra le rat » de Jano et Trambert au niveau du dessin. Depuis le début, j’axe ma production autour du dessin, du bricolage et des fanzines. J’en fais depuis mes huit-dix ans. D’ailleurs, je l’assume, mon premier fanzine était sur Matt Pokora ! (rire)

Quels sont les sujets qui t’inspirent ?

Je choisis de dessiner ce qui me marque au quotidien : des films, des séries, des documentaires, des phrases que j’entends. Comme ça, on peut voir un des dessins et se dire « tiens, ça me rappelle quelque chose ! ». Par exemple, j’ai été très inspirée par la figure de l’ingénieur dans le film « Prometheus », son mythe et son physique géant. J’adore la science-fiction et tout ce qui est kitsch comme les nanars des années 80. J’aime aussi beaucoup le Studio Ghibli ! Bref, tout ce qui correspond à ma génération.

Est-ce que le contexte sanitaire a changé quelque chose pour toi ?

Oui, j’ai eu une exposition personnelle au Blackwood en octobre, mais avec le confinement, elle n’a été ouverte que trois semaines. J’y ai exposé une série faite pour de la sérigraphie. C’est une pratique alternative qui me parle. On ressent le mode de production dans la trame, les couches des calques, le choix des couleurs. Je suis artiste plasticienne et selon moi, le but d’un artiste est de montrer ce que l’on fait : l’art ce n’est pas pour soi, c’est avant tout un échange social. Ce qui se passe en ce moment, le fait de ne pas montrer notre travail nous remet en question. Bien sûr, il y a un art qui peut se créer sur les plateformes. Pour le Festival Vrrraiment! au Metaxu, on a pu montrer notre travail en ligne. C’était intéressant parce qu’on a malgré tout pu concrétiser quelque chose physiquement. Mais il y a aussi d’autres moyens de le montrer et je travaille là-dessus.

Des expositions en cours ou à venir ?

Nous avons monté une exposition collective avec les diplômés de l’ESADTPM à la Galerie du Canon. Nous sommes douze et l’exposition s’intitule « Essentiel.le.s.x ». Le but n’est pas de répondre à une problématique mais de rappeler que la culture c’est sérieux et que derrière les gens travaillent. Dans cette expo, j’ai travaillé en valeurs de gris et en noir et blanc. Je propose un nouveau dessin à l’encre de chine, au fusain, aux pastels, gouache et crayons, ainsi que des sculptures « plates » qui sont posées au mur et enfin mes séries de dessin « Immersion » et « Divagation graphique », le tout installé sur une peinture murale. J’ai hâte que l’exposition ouvre ! Maureen Gontier

Mai 2021